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Entretiens Chirbes contre Chirbes

mars 2015 | Le Matricule des Anges n°161 | par Martine Laval

Plus que jamais avec Sur le rivage, son huitième roman traduit, l’écrivain espagnol livre un combat, ou plutôt de multiples combats : contre lui-même, contre la soumission, contre le nouvel ordre mondial, à savoir le chaos.

Sur le rivage

Il parle comme il écrit. Avec fureur. Projetées par un accent de rocaille, ses paroles s’entrechoquent pour mieux choquer, mieux discerner le vrai du faux. Sur le rivage explore une fois de plus l’Espagne d’hier, celle qui porte encore les stigmates du franquisme, et celle d’aujourd’hui, des scandales immobiliers à la déchéance des hommes, ouvriers, immigrés sans papier, tous confrontés au désarroi, à une solitude sans fin, à la tentation du sauve-qui-peut à n’importe quel prix, celui de l’extrémisme. Dans un rythme époustouflant, tendu, enivrant, Chirbes décrasse le langage subordonné au pouvoir – il dit « bêcher » les mots comme s’il les creusait, les décortiquait un à un – et convoque des personnages au bord de la faillite, de l’étouffement. Autant de voix narratives qui explosent et imposent une vision du monde. L’Espagne, l’Europe, les utopies sont en déroute. Pas l’écriture de cet écrivain qui se dit pourtant si peu doué pour la vie, tout juste capable – mais avec quelle intelligence – de parler du chaos mondial. En somme, de nous raconter nos propres vies.

Rafael Chirbes, quelle filiation voyez-vous entre vos deux précédents romans Crémation, Les Vieux Amis et le nouveau Sur le rivage ?
Tandis que j’écrivais, je n’ai pas eu conscience d’une quelconque filiation entre ces trois romans. Aujourd’hui, c’est une évidence. Bien malgré eux, mes romans composent un diptyque. Une succession de portraits, de discours de notre temps et d’interventions sur le langage. J’essaie de mettre en question les idées que nous avons sur nous-mêmes, je « bêche » le langage quotidien, pose entre parenthèses les lieux communs, ceux que moi-même j’utilise. En un sens, et chaque fois un peu plus, mes livres sont des exercices de spiritualité façon Saint Ignace : regarder l’extérieur et en même temps réviser mon point de vue sur cet extérieur.

Ces trois romans n’adoptent-ils pas chacun des allures de testament ?
Certes, mais bien malgré moi. Quand j’ai terminé Les Vieux Amis, je pensais que mes romans précédents, La Belle Écriture, Tableau de chasse, accompagnaient ma génération d’avant sa naissance jusqu’à sa tombe. Les Vieux Amis se termine avec la destruction du paysage, des idéaux, la dégradation des corps. En fait, je pensais que s’achevait une sorte de nécrophilie. Quand j’ai mis le mot FIN à ce livre, je me suis dit : ouf ! Je n’ai plus rien à raconter. Mais pour des raisons personnelles, j’ai changé de maison. Je vivais dans un petit village tranquille au cul de l’Espagne, dans la belle Extremadura, et, par hasard, je suis retourné sur les lieux de mon enfance. Nous étions en 2000, et le scandale du bâtiment explosait. J’ai eu la malchance d’arriver au centre du tourbillon, d’assister d’une façon tristement privilégiée à une révélation : la métaphore de l’Espagne contemporaine. Le boom et l’effondrement. Tout cela après avoir tué les copains de ma génération et moi-même dans mes précédents livres. Il me fallait...

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