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Événement & Grand Fonds Traverser le silence

mars 2015 | Le Matricule des Anges n°161 | par Richard Blin

Moins de dix ans après sa mort paraît le tome I (1978-1985) du Journal intime* de Philippe Muray. Une écriture cachée, terriblement incarnée, où s’inventent l’écrivain et le futur exorciste de notre modernité.

Ultima necat : journal intime (1986-1988)

C’est Picasso qui expliquait à Brassaï qu’il ne suffisait pas de connaître les œuvres d’un artiste, qu’il fallait aussi savoir quand il les faisait, pourquoi, comment, dans quelles circonstances. Et d’ajouter que c’était la raison pour laquelle il datait tout ce qu’il faisait. En décidant, en août 1978, de tenir à nouveau un Journal – « Il faut absolument qu’il se fasse sur le fumier des précédents journaux, dont me sépare un abîme désormais. » –, Philippe Muray ne pense pas laisser à la postérité une documentation exhaustive, mais plutôt à faire le point et à réfléchir à une nouvelle manière d’écrire. « L’enjeu est de parvenir à écrire ce qu’on ne peut écrire par la langue théorique. » Il a 33 ans et déjà plusieurs livres derrière lui, Chant pluriel (1973), Jubila (1976), L’Opium des lettres (1979). Des livres hantés par le non-dit qui endort la littérature et qui a sa source dans le grand débat philosophique de l’Un et du multiple. Lui, ce qu’il aime, ce sont les œuvres qui font éclater cette mythologie de l’Un, qui retrouvent le pluriel : Rabelais, Sade, Céline, la Gnose… Il rêve d’une littérature qui serait élan vers tous les mondes à la fois, celui d’en bas où grouillent les multitudes, celui d’en haut, gouffre d’absence et de fuite, celui aussi qu’il est, écartelé entre tous ces pôles.
Très conscient d’être à un moment charnière, il lui faut absolument trouver « ce qui ne peut être écrit et pensé que romanesquement ». Car il s’agit pour lui de réussir à donner forme au roman qu’il porte depuis longtemps déjà, « toujours le même livre que je n’arrive pas à écrire depuis 1974. Il s’appelait alors Multiplicande ». Les observations, les réflexions, les pensées qu’il consigne dans son Journal n’ont qu’un but : l’éclairer, lui permettre de contourner les empêchements, de surmonter l’impossibilité où il se trouve d’écrire. « Cette fois ce sera la bonne ou c’est fini. » Il tient son titre, Le Genre humain, le temps de son roman – « l’imparfait du subjectif » – et l’un de ses sujets : « l’invention de la figure humaine à sculpter peu à peu dans l’amalgame. Passer de l’aveuglement à la vue. » Bien sûr l’écriture d’un livre aussi ambitieux ne va pas de soi et le Journal – « Écrire son journal c’est faire sa prière, en ce sens que j’y écris quand je me sens le plus définitivement abandonné. » – devient le passionnant feuilleton d’une aventure intellectuelle et créatrice aussi singulière que radicale.

« Je ne peux écrire qu’en touchant à des choses dangereuses, inflammables et qui déplaisent ».
C’est aussi le récit aussi, éclaté et parallèle, d’une aventure humaine. Ne possédant ni fortune ni emploi laissant des loisirs, Philippe Muray, plutôt que d’opter pour une situation dans la presse littéraire ou l’édition, a fait le choix d’écrire – entre autres travaux alimentaires comme rewriter à Détective, un magazine de faits divers – des romans policiers populaires en particulier pour la série Brigade mondaine. Quatre par an,...

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