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Domaine étranger Au cœur vibrant du temps

mai 2015 | Le Matricule des Anges n°163 | par Sophie Deltin

Parues en Allemagne en 2009, les nouvelles ciselées de l’écrivain Lutz Seiler, fortes de son lien indissoluble et mélancolique avec l’ex-RDA, offrent une saisie profonde du temps qui façonne des existences ordinaires dans ce pays disparu.

Le Poids du temps

Nous sommes immergés dans le temps, le temps bien sûr qui s’égrène à nos montres, mais sans doute avant tout celui subjectif qui séquence notre conscience et dont le corps nous offre la plus juste métrique. Par une étrange alchimie, tant de choses s’accumulent quelque part en nous alors que nous croyons ne plus y penser, et qui par une affinité souterraine finissent par se précipiter le plus souvent en une matière brute, un sentiment de poids. Ce poids qui est le temps de vie vécu, mais aussi regret, mauvaise conscience ou culpabilité, et dont toute existence se leste dès l’enfance, nous en exilant du même coup, l’écrivain allemand Lutz Seiler en fait le ressort vibrant de la plupart de ses nouvelles – « une sorte d’autofiction en fragments » selon l’expression de son éditeur français Jean-Yves Masson.
Car comme le suggère l’auteur, s’il est vrai que chacun possède ses étapes secrètes, ses tournants intimes, n’est-ce pas toujours avec les expériences de trouble et les blessures premières de l’enfance que nous avançons et vieillissons ? La première nouvelle intitulée « Le baiser sur le capuchon » se rapproche des émotions inavouables du narrateur, en leur donnant un relief à la fois intime et historique. Celui-ci y raconte en effet ses hontes de jeune écolier de 9 ans dans un établissement où règnent l’autorité des enseignants et des surveillants et la répression caractéristique de l’idéologie alors en cours en RDA. Si tous les élèves s’adonnent à la transgression des interdits (en troquant des « choses dites de l’Ouest  »), c’était, souligne l’écrivain, par « devoir. Nous devions le faire ». Ainsi acquérions-nous, poursuit-il, « une culpabilité qui enrichissait notre vie parce qu’elle nous rendait plus visibles dans le magma, le flot gris de cette époque, et en se faisant nôtre elle nous libérait presque de la culpabilité diffuse, générale et apparemment innée qui pesait sur nous depuis notre plus tendre enfance ». Le narrateur doit en plus dissimuler ses propres hontes : les cicatrices qu’il porte à la tête suite à un accident ainsi qu’un secret : celui de devoir chaque matin chercher une cachette jusqu’à l’heure d’ouverture de l’école, sa mère le déposant bien avant l’aube, ce qu’il vit comme une singularité coupable. Ainsi dissimulé, il assiste un jour à la mort – suspecte – de l’ancien gardien de l’école. Le sentiment de faute, la peur d’être découvert et puni, seront dans la même journée exaltés par le baiser qu’il ose donner à une camarade de classe mais qui dans sa précipitation, n’atteint que la capuche de son manteau. Dans « Le merle », il est encore question de la honte enfouie dans le corps et qui resurgit à l’écoute du chant qu’entonne un oiseau : un croche-patte qu’il a fait à une fillette de sa classe, un vol, et surtout lors d’une « chasse aux marrons », un merle blessé qu’il a recueilli mais qu’il n’a pas soigné, par négligence.
Reste que sous la plume raffinée de Seiler, un retournement des signes est susceptible...

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