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Entretiens Jusqu’au bout

mai 2015 | Le Matricule des Anges n°163 | par Éric Dussert

Fétichiste expert, Jean Streff est parvenu à publier un brûlot – inacceptable pour certains – où le fantasme meurtrier évacue de terribles fantômes.

Théorème de l’assassinat

Il y a longtemps qu’un livre aussi potentiellement scandaleux n’avait poussé les portes vitrées de la librairie avec tant de fracas. Par potentiellement scandaleux, il faut entendre une fiction râblée, cousue d’injonctions et de trouble, soufrée, jaillissante comme un diable, comme des giclées d’acide ou des coups de surin. Un livre qu’on n’offre en général pas à sa mère. À moins d’être l’enfant de Gabrielle Wittkop, de Nicolas Genka ou de Bienvenu Merino. Car il y eut en effet une histoire d’épi, le récit d’une Diarrhée au Mexique ou le désir de tortures appliquées au jeune âge et puis, finalement, on était retourné à Sade pour se donner l’impression de toucher l’inatteignable.
Le récit dense comme un galet qui est venu briser la sereine platitude de l’étang de la vie littéraire, c’est Théorème de l’assassinat de Jean Streff, bien connu du milieu sado-maso, journaliste, scénariste, assistant du célèbre réalisateur de films X José Bénazéraf, puis réalisateur lui-même et proche du dessinateur et libraire spécialisé dans le bizarre transgenre Jean Boullet (1921-1970). Jean Streff est l’auteur d’un fameux essai sur Le Masochisme au cinéma (H. Veyrier, 1990) et d’un Traité du fétichisme à l’usage des jeunes générations (Denoël, 2005, prix Sade) mais n’a jamais négligé la fiction. Avaient paru dès 1979 Vincent Plantier (Le Signe) et Portrait convulsif (D. Leroy, 1981) ainsi que, sous le pseudonyme de Gilles Derais, quelques romans « de genre » dont se devinent bien les délices : La Peau lisse des Nurses (1980), Les Sept Merveilles du monstre (1981), Tout feu, tout femme (1983).
Plus proche du Portrait convulsif, le Théorème de l’assassinat est le récit hardi mais léché d’une solitude cauchemardesque, du huis clos d’un esprit obsédé par l’égorgement au rasoir. Au moment où sort sur grand écran Le Challat de Tunis, film de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, cela ne peut laisser indifférent. Claude Louis-Combet, qui signe la préface, a trouvé les mots pour décrire simplement ce livre qui pourrait aux âmes mal cuites paraître ancré au-delà des possibles : « Le récit de Jean Streff, écrit l’inventeur de « la machine à mère », n’est en rien une apologie du crime. C’est une mise en scène de cauchemars sanglants pour un théâtre nu et solitaire : celui de l’existence – là où se répète obstinément la terreur d’être né et où la violence demeure l’ultime invocation. »
Se troublant difficilement face à l’étrange, à l’organique ou au scandaleux, Jean Streff est allé assez naturellement jusqu’au bout de son inspiration ignorant le tabou. Aussi nous propose-t-il un livre-limite où le fantôme des mauvais traitements a conduit aux fantasmes vindicatifs et son manuscrit… au placard. Trop fort, trop dérangeant, trop subversif, trop tout.
Il serait tentant d’offrir ici un extrait comblé d’effroi où s’épancherait ce Moi nu qui fait ce qui lui passe par la tête, sous les étoles mêlées de la folie et de la violence faite aux chairs, mais la retenue...

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