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Événement & Grand Fonds Marie Ndiaye par le menu

octobre 2016 | Le Matricule des Anges n°177 | par Chloé Brendlé

À travers la vie imaginaire d’une cheffe cuisinière, la romancière esquisse un autoportrait en trompe-l’œil et nous livre son art poétique : presque pas de dessert et beaucoup de salé, de la ferveur, de l’énigme et une joie âpre.

La Cheffe, roman d’une cuisinière

Joaillière, c’est l’un des métiers qu’aurait pu apprendre Marie NDiaye (ainsi aimait-elle à dire en entretien il y a quelques années), elle qui a si vite quitté les études pour se consacrer à son art, l’écriture. On l’imagine facilement en Précieuse du XXIe siècle, sertissant ses phrases, lentement, avec précise patience, tout en délicatesse – tout en cruauté, aussi. Avec La Cheffe, roman d’une cuisinière, c’est sous les traits d’une mystérieuse cuisinière du Sud-Ouest préparant un « gigot en habit vert », des « beignets de cervelle d’agneau à la sauce d’anchois » ou encore du « rôti de bœuf cuit au miel de lavande », que le lecteur est convié à se la représenter.
Les romans de NDiaye regorgent souvent de plats aussi consistants qu’inquiétants, que l’on songe dans Mon cœur à l’étroit à l’osso buco du voisin qui ne vous veut pas que du bien et aux terrines sanglantes de la belle-fille de l’héroïne, ou à la litanie des repas typiques que devra préparer Fanny à la brasserie du Coq hardi pour s’intégrer au village d’En famille. Viande, animaux sacrifiés à un appétit démesuré : la cuisine y sert à mélanger terroir et terreur. Dans La Cheffe, roman d’une cuisinière, l’auteure déplace ses obsessions ; on ne trouvera pas à proprement parler d’envoûtement ni d’obscures manigances, mais l’art d’accommoder les chairs et les herbes comme processus austère de création et exercice de spiritualité. Comment le corps et l’esprit d’une jeune fille de 16 ans se font visiter un été par le « génie de la cuisine » ? S’éloignant de ses précédentes structures narratives (récits à la troisième personne avec alternance des points de vue comme dans Ladivine ou Rosie Carpe, confessions d’un « je » dans Mon cœur à l’étroit ou dans une des parties de Trois femmes puissantes), NDiaye invente un nouveau dispositif, en déléguant le récit de vie de la Cheffe à son commis. Celui-ci répond aux questions imaginaires du lecteur, entretenant ainsi sa curiosité (quelle est la nature exacte du lien entre le commis et sa Cheffe ? Qu’est-ce qui anime la flamme solitaire de celle-ci ?) tout en la frustrant savamment, puisque tout au long du récit, demeurera approximative, aussi fascinante qu’impénétrable, la personnalité de son héroïne.
On glane des silhouettes et des images, des parents ouvriers agricoles, « rétifs, sans en avoir conscience, comme deux petits ânes repliés sur leur mystérieux quant-à-soi », un couple peu amène de grands bourgeois, les Clapeau, chez qui la Cheffe en puissance est placée comme bonne, une maison dans les Landes et ses « vieux pins aux branches roussâtres qui tiraient du sable une vie rigoriste, minimale  », un pan de mur illuminé, une chambre décrépite où l’on ne dort quasiment pas. Dans ce récit d’une vocation et de ses aléas, qui mènent une inconnue de l’arrière-salle des fourneaux à la une des journaux et au sentiment de « honte » suscité par le succès, dans cette figure de « seule femme étoilée de sa génération », comment ne pas...

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