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Poésie La Somme de ce que nous sommes, d’Olivier Domerg

novembre 2018 | Le Matricule des Anges n°198 | par Christine Plantec

La Somme de ce que nous sommes

Incessamment Olivier Domerg tente de dire les lieux : son écriture en travaille le motif à la manière d’un ascète qui vingt fois sur le métier remettrait son ouvrage. Après la Sainte-Victoire, le Rhône, les Alpes ou des espaces urbains comme New York, la place ducale de Charleville, le poète retourne cette fois aux lieux de l’enfance où naquit « pour la première fois, un fort sentiment géographique  ». L’opus, en triptyque, s’engage sur « le jardin, ce que nous appelons le jardin », puis se poursuit par « le ruisseau » pour s’ouvrir à « l’île », véritable « forme dans la forme », « structure en spirale, conique ». Trois lieux comme trois mouvements pulsatiles et mélodiques qui impriment au texte sa forme.
Le jardin, en blocs de proses narratives et descriptives, est l’espace d’une promesse ; pour la fratrie, un lieu ouvert, propice à « l’épopée », à la conquête d’un présent compact « qui dément l’horizon déprimant de toute aliénation ordinaire ».
Ce sont les rives d’une rivière qu’évoque « le ruisseau » : deux phrases ou fragments en constituent les contours alors que le centre de ce doublet est un blanc typographique dans lequel le lecteur plonge. Mais ce ruisseau semble la figuration de l’enérgeia grecque, non pas celle possible ou envisageable mais l’énergie en action, la réalité de son surgissement ou comme le dit Olivier Domerg la « sapidité de l’instant : volupté bien présente qui échappe partiellement à la langue ».
Le dernier mouvement est une île où « plantée là, comme un roc chantourné, sa grand-mère, des heures entières, fixe la trame incessante des vagues » et par là même instille à l’enfant cette manière d’être au monde entre répétition et variation. L’île dont la géomorphologie fonde une esthétique : « une écriture en torsade ou colimaçon, enroulant et tressant sur son axe vertical les strates de galets bruns, scories de (la) mémoire, sédiments de (la) langue  ».
La Somme de ce que nous sommes est un coquillage que l’on porte à l’oreille. « Notre enfance est devant nous. (…) C’est de là que nous venons. C’est là que nous ne cessons de retourner ».
Christine Plantec

La Somme de ce que nous sommes
Olivier Domerg
Lanskine, 108 pages, 14

La Somme de ce que nous sommes, d’Olivier Domerg Par Christine Plantec
Le Matricule des Anges n°198 , novembre 2018.
LMDA papier n°198
6,50 
LMDA PDF n°198
4,00