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Poésie La Lucarne, de Seamus Heaney

février 2019 | Le Matricule des Anges n°200 | par Emmanuelle Rodrigues

Né en 1939 en Irlande du Nord, Seamus Heaney est issu d’une famille de fermiers du comté de Derry, mais ce fut à Belfast puis à Dublin, et enfin, à Ashford, qu’il vécut, ne cessant de voyager et d’enseigner, tout au long d’une existence tournée vers la création poétique. Également critique et traducteur, l’écrivain irlandais n’en est pas moins l’auteur d’une œuvre importante, pour laquelle il reçut en 1995 le prix Nobel. Il mourut en 2013. Fortement marqué par ses souvenirs d’enfance, Seamus Heaney en reproduit le cadre naturel et intime. Ainsi qu’il se déclarait lui-même « exilé de l’intérieur », il fit sienne cette condition de l’homme moderne, en donnant à lire un univers doublement imprégné d’étrangeté et de familiarité. L’attention qu’il porte au monde rural et à ses objets, simplement décrits à la manière de natures mortes, génère un « objectivisme naturel », selon le préfacier de cette anthologie, Jacques Darras, qui le rapproche ainsi d’Eugène Guillevic. Le monde social et sa violence sont cependant présents, par le biais des grandes épopées aussi bien homériques qu’anglo-saxonnes. Dès lors, hommes et femmes qui peuplent les paysages intérieurs de Seamus Heaney sont à l’égal des rois et reines, des héros et héroïnes issus de la mythologie gréco-romaine, mais aussi des dieux et déesses des plus anciens mythes et légendes de l’humanité, les figures essentielles, tour à tour funestes et solaires, d’une infinie épiphanie. C’est dans la beauté de cette incessante rencontre que l’harmonie de la langue de Seamus Heaney surgit : son verbe ne va jamais s’égarant, dans de fausses notes, mais demeure dirigé vers l’objet de sa quête, ainsi que la Sybille le recommande à Enée, qui lui confie son désir de revoir son père : cueillir le rameau d’or n’est pas sans difficultés. Seamus Heaney lui-même n’aura eu de cesse de rendre hommage aux grandes voix de son siècle : ainsi, écrit-il, « J’imagine le chant d’un essieu et le russe / Solide d’Ossip Mandelstam. »

Emmanuelle Rodrigues

La Lucarne, de Seamus Heaney
Traduit de l’anglais (Irlande) par Patrick Hersant,
Poésie /Gallimard, 222 p., 9

La Lucarne, de Seamus Heaney Par Emmanuelle Rodrigues
Le Matricule des Anges n°200 , février 2019.
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