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Dossier Serge Pey
Aux portes de la perception

mai 2021 | Le Matricule des Anges n°223 | par Dominique Aussenac

Oxymore vivant, immense petit homme, Serge Pey puise dans l’oralité, verve, souffle, puissance, fable. Engagée et fraternelle, sa poésie d’action dynamite le réel, expérimente d’autres grilles de lectures du monde, déploie de nouveaux mythes, de nouvelles cosmogonies.

Le 30 septembre 1999, hôtel des Allégories (sic), à Nîmes : un homme écarlate, le visage tordu, yeux révulsés, semble tricoter le néant avec des bâtons de châtaigniers, tout en proférant des poèmes. Puis procède à une installation. Clouant la carcasse d’une volaille au sol, il connecte des électrodes qu’il relie à chaque spectateur et crame le volatile d’un coup de chalumeau. Sa façon à lui de (ré)agir en poète à la torture dite du poulet grillé pratiquée par le dictateur tunisien Ben Ali et ses sbires. Des images, des paroles, de l’engagement, de l’action !
Le 17 mars 2010, médiathèque Émile-Zola, à Montpellier : le même homme installe bâtons, cordes et tomates qu’il se met à écraser et psalmodie. « Si tu es l’horizon tu sais qu’un/Oiseau marie le jour et l’ombre/Qu’une mouche et un papillon/ Se disputent une tête morte/En plein soleil qu’on moissonne/Du sang à l’entrée d’un camp/Car il est déjà mûr en caillots/Entre le gravier et le grain de blé/Que demain un boulanger fera un pain/De sang avec ses mains de sang… » Un hommage aux Palestiniens massacrés dans les camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth, en 1982. Comme dans la Genèse, un mot permettait de dissocier les amis des ennemis. Le mot tomate suivant qu’il fut prononcé par un Libanais ou un Palestinien assurait la vie ou la mort. Ainsi les mots tuent et les mythes créent.
« Je suis fils du camp de concentration par mon père et de l’orphelinat par ma mère. Mon destin ça a été celui du poème. » L’enfermement, le fascisme, la lutte des classes, la révolution, tout cela n’en finit pas de résonner en Serge Pey. Impossible de gommer l’engagement du paternel, républicain espagnol interné dans le camp d’Argelès (Pyrénées-Orientales) qu’il héroïse, mythifie et toute la mouvance communiste-libertaire qui a accompagné ses années de jeunesse. Serge Pey est né le 6 juillet 1950 à Toulouse, capitale occitane entre Aquitaine et Languedoc, océan et Méditerranée. Toulouse tellurique. Terrienne, fluviale, alchimique, vouée au ciel et aux étoiles. Toulouse, un charivari de voix, de cris, d’émeutes en rouge et noir… Les accents et les langues baignent son enfance : occitan, catalan, basque, français, espagnol, italien… Des chants, le flamenco, des contes et légendes racontés autour du feu, cité de l’Hers. « Quand je ferme les yeux, dit-il, je vois un lieu qui n’était pas chauffé où l’eau rentrait dans nos chambres, qui n’était pas goudronné, on marchait dans la boue, où il fallait qu’on soit les premiers à l’école, où il y avait beaucoup d’Espagnols, de réfugiés, d’émigrés italiens. C’était une cité de pauvres. On l’appelait la cité des voyous. Paradoxalement, c’est le souvenir de la joie de mon enfance.  » Lors d’un meeting de républicains espagnols, un homme prend l’enfant avec lui sur scène. Tristan Tzara ! Est-ce cette fée surréaliste, l’école publique, ou encore l’amour de la lecture, qui élargissent le champ de vision de l’enfant et lui donnent cette passion des mythes et des récits des...

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