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Égarés, oubliés Abrupte fable, de Christian Dotremont

juin 2022 | Le Matricule des Anges n°234 | par Éric Dussert

Christian Dotremont (1922-1979) a traversé l’espace et le temps. Inspiré depuis ses pensionnats jésuites par la poésie des surréalistes, il est resté toute sa vie fasciné par les rapports entre la réalité et la fiction, et l’inspiration et la vie, entre le signe et sa transfiguration en quelque chose que l’on peut nommer art. Du surréalisme à Cobra (1948), Christian Dotremont est un artiste et un poète majeur de notre univers francophone pour le siècle passé. Il s’en faut que cela soit évident pour tout un chacun. Son œuvre est cependant l’objet d’une rétrospective au Musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles, ça n’est pas un indice qui compte pour rien.
Confronté à la déréliction notoire du surréalisme subclaquant après la guerre, il se tourne vers le Grand Nord et découvre les contrées lapones. Ce faisant, il s’échappe du modèle préétabli pour se laisser happer par les envoûtantes autant qu’hostiles contrées. Il initie un trajet qui ressemble à celui d’Arthur Gordon Pym (Poe) se rendant au blanc. « Le mois de février est une blessure ; une mouche de soleil s’en charge. Parfois c’est l’inverse : sur un bol de lait va et vient une ailette de sang./ Le mois de février c’est la rue de Lunel où j’attends l’autobus qui va au mois de mars ; il est conduit, l’autobus, par un laquais qui lit le journal. » Face à l’aporie du blanc, à la violence des éléments, il atteint une lucidité qui lui démontre que ses repères ont naturellement changés, rendant indispensables ses « logogrammes » michaldiens dont l’énigme se matérialise au fil de ses trajets vers autre chose. Vers l’Irlande, par exemple, sa Laponie verte, où, là aussi, les glyphes se superposent suffisamment pour que l’écolier-cancre qu’il prétendait être se trouve confronté à l’« intime-extrême ». Initiatique, poétique, son Abrupte Fable est à coup sûr un voyage psychédélique.

Éric Dussert

Abrupte fable
Christian Dotremont
Édition établie par Stéphane Massonet
Préface de Georges A. Bertrand
L’Atelier contemporain, 256 pages, 20

Abrupte fable, de Christian Dotremont Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°234 , juin 2022.
LMDA papier n°234
6,50 
LMDA PDF n°234
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