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Dossier Anne Serre
Un livre en trompe-l’œil

octobre 2022 | Le Matricule des Anges n°237 | par Feya Dervitsiotis

En redoutable marionnettiste, Anne Serre tisse un réseau d’illusions qui nous entraîne loin dans la littérature – pour déboucher ailleurs.

Trois jeunes gens se pressent autour d’une vieille femme écrivain mourante qui laisse derrière elle un manuscrit troué, sans vie. Tremblant de perdre ce texte qui n’existe pas encore, la triade – un réalisateur, un cameraman, une scripte – assemble les bouts présents et lui en fait la lecture. Ce sont les pages que nous lisons. Lorsqu’ils tombent sur un vide, la vieille dame intervient avec humeur et livre un résumé du texte disparu, selon ses souvenirs. Ainsi s’ouvre le jeu auquel nous soumet Anne Serre : on nous retire le texte que nous avions commencé à lire, puis on nous le redonne, mais sous d’autres formes. Alors, d’emblée, on lit avidement, guettant l’instant où il nous échappera, prêts à bondir à sa rencontre, avec l’étrange sensation qu’il s’agit là de vie et de mort.
Ce texte « premier », que l’on désire malgré soi de plus en plus, ressemble à un texte d’Anne Serre. On retrouve ce ton de voix si particulier, grave et joyeux comme celui d’un enfant. Celle qui parle est l’écrivaine, souvent présente dans un coin de ses textes. Elle raconte, comme ailleurs, la félicité de partager sa vie entre l’écriture et le monde, entre Hans le « Narrateur » et Holl, son compagnon. Elle commente sa familiarité avec ce Narrateur qui est, comme dans d’autres textes, un personnage, qu’elle observe ici observant une fente lumineuse dans un grenier. Mais pour la première fois, il finit par s’enfuir dans le paysage, empruntant un « chemin plein d’or, de mousse, de lichens sur les talus ». La narratrice part sans hésiter à sa poursuite, éperdue qu’elle est de cette proximité physique avec la littérature.
Il suffit de quelques allers-retours dans et hors du texte pour que les lignes de démarcation sautent. L’équipe prend le relais et se lance aux trousses du Narrateur, autour de la maison de la vieille dame, du village et de son champ. Le réalisateur devient narrateur à son tour. Tout s’emballe, comme si une scène vide se remplissait soudainement d’accessoires. Là où il y avait un effort pour accéder au livre, il n’y a brusquement plus que littérature. Et puisque la littérature, ce sont « les choses non mesurables », le réel et le temps s’abolissent, tous les personnages se retrouvent en une simultanéité euphorique – narratrice et père de l’auteur nonagénaire compris, avec sa vêture désuète et sa vieille voiture.
Souvent dans l’œuvre d’Anne Serre, les mots et les choses se fondent en un seul corps, dans une fusion progressive qui fait le livre. Au bout d’une chasse sauvage, à l’intérieur de soi et de par le monde, le paysage se calme : nous sommes de l’autre côté, sans pouvoir situer à quel moment le passage a eu lieu, et le livre se clôt. Dans Notre si chère vieille dame auteur, cela va si loin qu’on dirait que l’autrice s’est mise dans la peau de sa vieille-dame-auteur. Écrivant comme à la fin de l’écriture, joueuse jusqu’au bout, Anne Serre choisit de densifier le mystère. Le texte naît – ce sont les cinq premières pages – mais pour...

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