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Dossier Laura Vazquez
Géomètre du monde intérieur

mars 2023 | Le Matricule des Anges n°241 | par Thierry Guichard

Le nouveau livre de Laura Vazquez arpente un envers du monde guidé par la voix d’une presque folle jusqu’au point où « viendra la réalité décollée d’elle-même ». Une aventure.

Toi qui entres dans ce livre, oublie tes présupposés, tes préjugés, le confort de suivre des phrases corsetées par la syntaxe ou la ponctuation et tenues en laisse par le sens. Te voici, à l’entrée d’un monde où tes repères s’estomperont rapidement, où le centre ne sera pas toi, où ta raison vacillera et où tu trébucheras de chausse-trapes en chausse-trapes qui sont ici comme autant de pièges tendus au cartésianisme mortifère. Car perdre le sens (où va-t-on ?) et le sens (qu’est-ce à dire ?) c’est aussi te libérer l’esprit, retrouver une vitalité primitive où sentir et ressentir ne se font plus derrière une vitre étanche aux vibrations du monde. Malgré sa fragmentation en cinq parties, Le Livre du large et du long ne saurait être représenté ou résumé. Cousu de textes morcelés portés par une même voix, il alterne les rythmes, longues phrases ici, mots esseulés là, répétitions, textes en capitales ou minuscules : le paysage change vite. Disons qu’on entre là à l’invitation d’une femme dont c’est la voix qu’on entend : « Bonjour et salut (…)/ J’étais jeune au départ/ Je n connaissais pas ma taille car je n connaissais/ ni bien ni mal ni choses ni rien ». Est-elle un ange, descendue parmi nous tel un personnage du Wenders des Ailes du désir  ? Vient-elle au contraire d’en dessous, d’un royaume où les morts vivent une autre vie que la nôtre ? Peut-être est-ce l’époque en nous qui voudrait qu’on sache. Mais on ne sait rien. Et c’est un bon départ pour lire.
Avec cette voix, qui malgré elle est aussi un peu la sienne, Laura Vazquez nous tient en éveil. Des choses arrivent, des choses se passent qui n’existent que par la volonté du texte qu’on lit. C’est puissant. « Je vis dans une figure qui représente/ une personne // Mes vêtements sont en texture/ Je suis au centre bonjour/ Je fais le tour de mon endroit »  : ce sont là des phrases qu’on pourrait dire, mais qu’on n’a jamais prononcées. Dès lors, cette voix, ça pourrait être aussi la nôtre. Elle viendrait s’immiscer en nous pour détourner nos pensées des voies de circulation rapide où elles allaient en pilotage automatique, pour les ramener sur des chemins de traverse d’où l’on pourrait voir le monde autrement. Retrouver parfois un peu de l’enfance : « Les objets avaient un nom/ Je l’appris dans l’enfance/ Pourtant les miettes de pain si différentes/ l’une de l’autre/ n’étaient jamais nommées dans leur individu » et « Toutes les bouches avaient le nom de bouche // Est-ce normal ». Entrant dans le livre, on se dénude, on enlève nos armures mentales : « j’ouvre la peau de mes amis/ pardon/ je voulais vous connaître ». Mais, comme un bruit de fond qui perturbe l’élan, la raison revient avec son algèbre, son désir de mesurer, compter, enfermer la vie dans les chiffres. Ça donne des axiomes carnavalesques, des grimaces de scientifiques fous nous éclairant de leurs découvertes : « TOUTE EXISTENCE HUMAINE PERMET/ L’ÉCOULEMENT/ D’AU MOINS CENT VINGT MILLE LARMES/ SUR UN VISAGE PERSONNEL ». Ou :...

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LMDA PDF n°241
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