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Entretiens Rien ne se perd

novembre 2023 | Le Matricule des Anges n°248 | par Flora Moricet , Feya Dervitsiotis

Capable aussi bien d’incarner des personnages passés, de raconter des souvenirs que de décrire des œuvres et des bâtiments de manière anatomique, Judith Schalansky ausculte les choses qui restent.

Inventaire de choses perdues

L’astéroïde 95247 porte son nom. Autrice exigeante et minutieuse, dont l’originalité profonde explique sans doute qu’elle soit traduite dans plus de vingt langues, l’Allemande Judith Schalansky se reconnaît à son érudition teintée de poésie mélancolique. Ses trois livres traduits en français (dont les deux premiers Atlas des îles abandonnées, 2010 ; L’Inconstance de l’espèce, 2013) convoquent chacun une ou des sciences, notamment la géographie, la biologie, l’anthropologie, l’architecture… Mais toujours, en premier lieu, l’histoire.
Née en 1980 en ex-RDA, Judith Schalansky est marquée par « la fracture de l’histoire, le démantèlement des monuments, la destruction des images par les vainqueurs… » Son dernier texte, Inventaire de choses perdues, est une œuvre hantée par la mémoire et la nostalgie. Suivant un impalpable montage, elle se saisit successivement de 12 figures – qu’elles soient humaine, animale ou inanimée – qui ont en commun d’être perdues. À chacune de ces choses, elle consacre un texte structuré de la même façon : dans un premier temps, une brève biographie de la chose disparue et sa place dans l’histoire, suivie des circonstances de sa mort, de sa disparition ; puis à cette introduction succèdent plusieurs pages qui s’éloignent de ce point de départ par la fiction, par la rêverie, allant là où les mots semblent la mener, dans un style et un registre chaque fois différent. 
Plus intéressée par l’ambivalence de la perte que par la seule trace laissée, Judith Schalansky explore avec une finesse remarquable la façon dont une chose perdue peut être retrouvée, puis à nouveau détruite. Son Inventaire retrace la trajectoire mystérieuse que suivent une île, un tigre de la Caspienne, une villa, un matériau du Palais de l’ex-RDA exporté à Dubaï… Rien ne se perd, « tout peut encore servir » et se transformer. Même « une pensée, une fois au monde, se poursuit dans une autre. »

Dans une introduction passionnante, vous expliquez votre obsession pour la trace, pour tout ce qui reste, ce qui subsiste de la mort et de la perte. Vous dites qu’écrire sur une disparition inévitable vous a réconfortée. En quoi ?
Les personnes comme moi, sujettes à la peur, et qui imaginent ce qui peut arriver de pire, ont souvent recours à cette pratique curieuse mais répandue qui consiste à souffrir avant l’heure. Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu consacrer un livre entier aux choses perdues, afin d’avoir une longueur d’avance, et d’être en quelque sorte préparée. Il n’empêche que la mort, en ce qu’elle représente la perte ultime, est la clause en petits caractères dans le contrat que nous signons tous à la naissance. Une vieille question, peut-être même la plus vieille, consiste à se demander qui est le plus proche de la vie : celui qui se voit constamment rappeler à sa propre mortalité ou celui qui parvient à éradiquer cette pensée ? Mais perdre quelque chose, c’est aussi apprécier ce qu’elle...

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