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Entretiens Bernard Vargaftig, hachures et suites sonores

décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10 | par Emmanuel Laugier

Aragon disait de lui : « Moi, j’aime ça, ce langage haché comme la douleur ». Cette écriture se fait dans l’élan et l’entaille, jusqu’au ressassement : rencontre avec Bernard Vargaftig dont deux livres paraissent.

Le Monde le monde

Et l’un l’autre Bruna Zanchi

Un enfant s’élance dans une course, s’incline dans ses enjambées de dératé jusqu’à tomber, à bout de souffle, au bout de la route comme on tombe dans les bras de quelqu’un : c’est véritablement à cette scène que Bernard Vargaftig (né en 1934) compare ses poèmes. Sa parole n’a pas ainsi l’expansion lente de l’écoulement. Elle court, elle est, comme le titre de l’un de ses recueils, une Lumière qui siffle. Elle sonne, elle s’infléchit, s’élance et se rompt, recommence à partir de cette même course, en sens inverse. De ses deux derniers livres -Distance nue, Le Monde le monde-, Bernard Vargaftig nous dit, yeux écarquillés derrière ses larges lunettes, qu’il y chercha ce après quoi il continue toujours de courir ; c’est que la vitesse s’engouffre dans les mots et relance à chaque fois le jeu. C’est ainsi l’action dynamique de la répétition qui relève si singulièrement la place de cette poésie par rapport aux chapelles et parti-pris poétiques. Ayant fait le trajet de Nancy, où il vit, jusqu’à Paris où nous l’avons rencontré près de la gare de l’Est, l’homme parle comme ses poèmes, nommant les expériences rases qui constituèrent son trajet -la difficulté d’avouer et de porter son nom, la rencontre de l’être aimé, etc.-, évoquant par des mots maigres son travail de remontée vers le poème.

Bernard Vargaftig, votre poésie compte depuis toujours sur quelques familles de mots, mots récurrents, répétés, inversés, comme « taire », « courir », « trouer », « échos », « muet », mots qui semblent abstraits comme « vitesse », « syllabes », « phrases », très quotidiens, « chien », « robe » et « manteau », « seins », « jasmin », noms d’arbres et d’oiseaux, « fenêtre », « escalier »…
Je ne peux pas faire autrement. Mais la première chose à laquelle je réagis, c’est que « syllabe », « phrase », « vitesse », etc., ne sont pas pour moi des mots abstraits. Quand je dis « syllabe », c’est comme dire « jasmin », c’est très concret. Tout ces mots, c’est mon monde, le monde entier, ils sont dedans, leurs sons créent du sens, comme le son du monde. Le mot vitesse, par exemple, on le voit dans l’acte de courir vers…, de s’élancer ; c’est dans ce rapport que l’abstraction du mot tombe, disparaît.

Vos recueils sont comme un seul et même grand texte, inachevable, répétitif…
Cette répétition que l’on peut ressentir dans mes livres, ce serait comme une sorte de journal, une suite musicale, ce serait Bach par exemple, plutôt qu’un carnet de bord. L’important pour moi est de faire d’un poème un livre. Il y a la volonté de faire un objet. Ceci pour dire que chacune des séquences, des strophes, d’un poème me dicte le livre à venir. Il y a des problématiques, si l’on veut, qui varient à chaque livre. Pour Cette matière, qui est un livre écrit à partir de photographies de sexes féminins, il y a deux parties de 69 poèmes. L’architecture du livre est comprise entièrement dans cette matière du sexe. Tout mes livres se font dans cette idée...

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