La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie L’excès musical de la vitesse

décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10 | par Emmanuel Laugier

Le Monde le monde et Distance nue sont encore habités par le mouvement tendu et imprévisible de ce qui va vite, passe toujours trop vite devant le regard. Ne reste, dès lors, dans le poème que quelques événements, comme la robe d’une femme qui se froisse dans le vent, le ravin et son ombre immense. Quelques événements récurrents, simples - des lieux, des choses, l’être aimé - qui témoignent donc de la vitesse dans laquelle ils apparaissent, de la distance nue où ils se dressent. Toutefois, comment retenir sur la page du livre ce qui s’engouffre dans la vitesse ? En éparpillant les mots du poème, comme d’un jeté de dés, ou, au contraire, par de longues unités, comme d’un flux continuel ? Surmontés d’une lettrine initiale, les poèmes de Le Monde le monde et de Distance nue ont tout l’équilibre d’une figure géométrique. Le travail sur le vers donne à entendre, en un rythme saccadé, abrupt et coupant, le sifflement de la vitesse dans son passage, l’éclair qu’il laisse dans les yeux. Dans tout les cas, il s’agit d’un air toujours insistant, autour duquel se rassemblent, en des ensembles de 16 vers, ou dans des petites unités de 2, 3 ou 4 vers, des bribes d’expériences quotidiennes. Ainsi, la fréquence de certains mots à revenir dans le poème n’apparaît pas comme l’effet d’un appauvrissement et d’une simple redondance. Elle se lie toujours à la façon dont la vitesse revient, se répète, fait retour, relançant la tension entre la volonté d’être et celle de tomber, abattu. Le poème de Vargaftig se resserre sur cet excès et cherche toujours à en dire la musique vive : « Trop de lumière comme emportée / Comme près de ton épaule / La vitesse était ce que rien ne referme / Un dévalement un mot / Soudain muet dans la ressemblance. »

Le Monde le monde
Distance nue
Bernard Vargaftig

André Dimanche éditeur
90 pages, non-paginé, 110 FF chacun

L’excès musical de la vitesse Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°10 , décembre 1994.