Les livres de Michèle Grangaud, Mémento-fragments, Stations, Gestes et Renaîtres, portent les sous-titres d’anagrammes et de narrations. Il faut entendre par ces noms une méthode d’écriture contraignante, affirmée comme la recherche d’une poétique. Jours le jour, publié sous le terme de Chronique, en est la continuation et l’élargissement. Aussi, le labyrinthe de Paris qui va hanter le narrateur tout le long de ces pages donne à percevoir comment la ville ses rues, ses impasses, ses passages, son métro, son climat, sa dureté, ses misères s’inscrit dans la mémoire de celui qui y vit. Cette prose fragmentaire dit ainsi dans la forme du survol le ciseau des pas d’un homme, la douleur mentale, la neige qui tombe dans la ville, les S. D. F, etc. Une écriture musicale, sonore, tout à la fois minimale et plate, dans laquelle on se laisse conduire. Toutefois, la platitude menace parfois quelques passages du livre, tant sur le travail de la forme que sur celui du sens.
P. O. L
146 pages, 110 FF
Poésie Jours le jour (Chronique)
mars 1995 | Le Matricule des Anges n°11
| par
Emmanuel Laugier
Un livre
Jours le jour (Chronique)
Par
Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°11
, mars 1995.