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Dossier Éric Holder
Eric Holder : la fraternité à l’usage du temps

juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12 | par Thierry Guichard

Prix Novembre 1994 avec La belle Jardinière, Eric Holder est comme les grands vins. Il se bonifie chaque année un peu plus. Jeune, il offrait toute sa générosité jusqu’à irriter un peu le palais. Mâture, il est si dépouillé que loin d’étancher la soif, il la suscite. Parution de L’Homme de chevet.

Dans cette partie de la Brie, le printemps tresse un maillage de vert et de jaune, où le colza jette les feux d’un soleil absent du ciel. La route, après Coulommiers, enfile quelques virages, parce qu’il lui faut bien trouver à s’occuper. Le vent fait ondoyer la terre. En limite de la Seine-et-Marne, Thiercelieux s’est offert un peu de célébrité. Même s’il n’y a que les lecteurs attentifs pour savoir que ce village d’une cinquantaine d’âmes abrite le Prix Novembre 1994, Eric Holder qui d’ailleurs, avec une fierté feinte, s’est proclamé « l’écrivain le plus connu de Thiercelieux » dans le beau récit qui ouvre La belle Jardinière.
Seul point de repère pour trouver « la maison bleue » qu’il habite : un miroir de sécurité routière planté dans le virage qui inaugure le hameau et qui permet aux tracteurs de voir si la route est dégagée. Et peut-être l’est-elle moins souvent depuis La belle Jardinière. Ils sont nombreux, en effet, les journalistes à s’être rendus à Thiercelieux. Ont-ils eu droit, eux aussi, à cette odeur lourde et entêtante du fumier, fragrance dont s’est paré le village ?
La « maison bleue », de peu de hauteur, affiche sa couleur sur ses volets de bois. Eric Holder est là, près de ce qui fut autrefois une petite écurie, les bras chargés de bûches dont il se débarrasse prestement. Son jean délavé offre à nouveau à ses mains de quoi s’essuyer : « Entre, entre ». L’accueil ici est fraternel.
« L’écrivain le plus connu de Thiercelieux » dont l’allure et la voix prennent des airs d’Hyppolite Girardot mâtiné de Jacques Higelin, est un homme grand qui ne le laisse pas paraître, comme si la modestie s’était emparée de son corps. La pièce où nous entrons mêle la chaleur d’un feu de cheminée à celle d’un accordéon diatonique distillée par une chaîne stéréo.
A trente-cinq ans, Holder aligne une belle série de titres à la page « du même auteur » de son dernier roman L’Homme de chevet. Ecrivain précoce plus que prolixe, sa vie fut, comme celle de certains aînés (Olivier Rolin, François Bon, Alain Nadaud, etc.) marquée par mai 1968. Naître à Lille en 1960, d’une grande famille bourgeoise qui a bâti sa fortune sur la boulangerie, ne l’a certes pas conduit aux sommets des barricades (sinon, bonjour le Guiness book !), mais les idées de ces années gauchistes ont marqué son destin. En effet, sa mère et son père -lui est assureur conseil- iront un jour de 68 humer à Londres le parfum de la révolte et des utopies. Profondément marqués par la représentation de Hair qu’ils verront là-bas, les parents d’Eric « moutons noirs de la famille », décideront du jour au lendemain d’abandonner à jamais une vie qui pour eux n’en était pas une. Le père enfourche alors un vélo et quitte les routes du Nord à la recherche d’un coin de paradis où la famille (sa femme, son fils et ses trois filles) le rejoindra. Trois semaines après son départ, il téléphone : « Ça y est j’ai trouvé ; c’est dans le sud et ça s’appelle Saint-Tropez ». La mère...

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