Avec son nouveau roman, Dominique Noguez aurait pu dresser, comme le fit autrefois Bernard Frank avec Les Rats, le portrait de toute une génération. Mais Les Martagons (quatre garçons et une fille) s’apparente plutôt à un volume du Club des cinq en bibliothèque rose. Zélateur de la langue française, allergique à la modernité consumériste, l’auteur assène son lot de banalités où ne brille ni l’intelligence ni la beauté d’une culture qu’il défend. Dans un style qui se veut désespérément drôle (« On aurait entendu une mouche, même naine, voler »), Dominique Noguez fait mine d’écrire au vitriol avec une plume trempée dans l’eau tiède. Sans imagination et avec une bonne dose de démagogie (Ah ! les passages consacrés à la défense des petits libraires contre le méchant « CD Book Hyperstore »), Les Martagons dresse le portrait de cinq jeunes gens impertinents (tu parles !) qui se voudraient être comme les enfants spirituels de Blondin. Avec des rejetons comme ça, l’infanticide devient de la légitime défense.
Gallimard
278 pages, 125 FF
Domaine français Les Martagons
juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12
| par
Thierry Guichard
Un livre
Les Martagons
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°12
, juin 1995.