Un livre

Ce sont des choses qui arrivent

de Yoïne Rosenfeld

Editions Liana Levi

Qu’un gamin éternue après avoir prisé, qu’une femme pleure devant le cadavre de son enfant, qu’une jeune fille se déshabille avant de se mettre au lit, qu’un mourant décide de modifier son testament quelques minutes avant sa mort, qu’une bossue accouche d’une fille, qu’un veuf se soit juré de ne jamais se remarier, qu’un chantre craigne de perdre sa voix et qu’une « petiote fasse des caprices », en effet, Ce sont des choses qui arrivent. Qui arrivent d’ailleurs n’importe où, n’importe quand, et qui ne sont même que trop « normales » : ici, ni portrait d’époque, ni peinture de mœurs, mais consécration de la banalité. Et qu’il s’agisse ou non de juifs, que le nouvelliste se nomme Yoïne Rosenfeld et que ces nouvelles aient été publiées séparément en 1928 (seize ans avant sa mort), tout cela ne changera rien à ces terribles évidences : ce qui arrive ne mérite pas toujours d’être raconté, et les truismes sont vraiment indigestes en recueil.

Liana Levi
traduit du yiddish
par N. Déhan-Rotschild
110 pages, 95 FF