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Dossier Jacques Serena
La scène au bout de la nuit

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Thierry Guichard

L’œuvre de Jacques Serena est comme une immense entreprise de lucidité. Pour toucher au plus juste de la condition humaine, l’écrivain pousse ses personnages au bout de leur nuit, à l’heure où toutes les armures tombent pour une quête cruelle.

La scène est plongée dans un noir semblable à celui de la salle. Une pénombre dans laquelle, tout à l’heure s’est jouée une étrange messe noire : la reconstitution d’un cocuage. Avec les mêmes mots, tout le temps, les mêmes gestes, les mêmes tentatives encore de décider du contenu des choses. Il y avait Verne, Sellam et Paffgen.
Maintenant, Elle, puisqu’elle n’a pas d’autre nom, soliloque sur son matelas. Elle se dresse sur son lit. Sur la pointe des pieds, Elle parle à un absent, en faisant quelques mouvements dansés, à peine ébauchés. On pense à la Bardot de Et Dieu créa la femme, à la Brigitte du Mépris. Ce que l’on voit, c’est une femme dans son intimité. Une femme, seule, fatiguée mais qui veut croire encore à la vie. Qui joue de ses sentiments pour cela. Ce que l’on voit c’est ce corps qui capte la lumière, à moins que ce ne soit le contraire. Ce que l’on devine, c’est l’absent. Ce que l’on pressent, c’est que l’un et l’autre, Elle et l’absent, font partie de nous. Océane Mozas joue ce rôle difficile qui clôt Rimmel. Un monologue fragile, intime, et que le théâtre peut facilement transformer en séance de séduction. Dans la salle, au premier rang, Joël Jouanneau, metteur en scène et écrivain, décrypte chaque geste, chaque intonation de voix de la comédienne et la conseille. Jacques Serena, accroupi devant les fauteuils suit cela dans un silence religieux. Moments d’intimité, les répétitions de la dernière longue scène de Rimmel ne convoquent que peu de monde. D’autant plus que Joël Jouanneau a décidé de faire travailler ses comédiens très tard, jusqu’après minuit : « je veux qu’ils soient fatigués pour trouver comment jouer cette fatigue des personnages. »
Nous sommes à Paris, au Théâtre Ouvert, à deux pas du Moulin Rouge et des sex shop. Le lieu sied parfaitement à la pièce, et Rimmel, pourquoi pas, pourrait être jouée ici à des heures très poussées de la nuit. A la sortie de la cité Véron, le café inondé de néons accueille depuis plusieurs jours les comédiens qui viennent y évoquer les coureurs du Tour de France cycliste, entre deux répétitions. Jacques Serena, avec eux, semble à côté d’eux.Le sport ne l’intéresse guère mais la vitalité des comédiens, leur capacité à se bouger dans l’espace, à parler fort, l’intimident presque. C’est là, face à la nuit, dans une lumière crue et sous les commentaires télévisés de Brésil-Australie, que nous poursuivons l’entretien commencé à Ollioules.

Jacques Serena, quand on a eu la chance de lire votre premier vrai manuscrit, L’Idiot en armure, on se rend compte qu’il y a là toute la matière de ce qui va suivre, d’Isabelle de dos (1989) à Rimmel aujourd’hui. L’Idiot en armure apparaît comme la matrice de toute votre œuvre. Comment s’est écrit ce roman qui ne sera certainement jamais publié ?
Sans vraiment entrer dans les détails, je vous dirai que j’ai écrit L’Idiot en armure dans une période d’absolue solitude et de dénuement et avec une santé qui était devenue...

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