Le salon littéraire était jusqu’à l’entre-deux-guerres un dispositif essentiel de la vie littéraire en France. Il permettait les rencontres fructueuses, le test des écrits nouveaux et favorisait parfois l’inspiration. Peu cependant ont marqué les lettres autant que le salon tenu par Stéphane Mallarmé dans son petit appartement parisien de la rue de Rome. Entre 1880 et 1898, les « Mardis » deviennent un moment majeur parce que la génération post-symboliste d’Edouard Dujardin ou Pierre Louÿs y accourt dévotement mais aussi parce que Mallarmé tout à son projet de Livre total et de « théâtre néronien » sait donner à ses séances une portée considérable. Comme l’explique Patrick Besnier dans son petit essai fluide et précis, le « Maître » recourt à une mise en scène digne du magicien Robert Houdin ou de la dramaturgie wagnérienne afin de transmettre sa parole « d’essence supérieure » à quelques disciples transis et à « douze chaises, une table et un pot à tabac ».
Editions du Limon
(230, rue Saint-Charles, 75015 Paris)
103 pages, 90 FF
Histoire littéraire Mallarmé, le théâtre de la rue de Rome
mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26
| par
Éric Dussert
Un livre
Mallarmé, le théâtre de la rue de Rome
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°26
, mai 1999.