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Domaine français Le bonheur enfui

septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36 | par Delphine Désveaux

On ne nous le dira jamais assez : le bonheur c’est ici et maintenant. Hélas, le regard reste rivé sur l’horizon d’un avenir meilleur et l’espoir tourné vers des lendemains qui chantent. Telle une empreinte négative, le bonheur ne nous apparaît que lorsqu’il n’est plus.
À l’heure où Brigitte Giraud, toute guillerette, se prête à la séance de dédicace de son deuxième roman, Claude, son mari, se tue à moto. « On est vivant, après on est mort. La peau est chaude, puis elle est froide. On a plein de choses à dire, mais on se taira. C’est aussi simple que cela. » Sous l’effet du choc, les phrases, à l’égal du souffle, sont courtes, proches de la suffocation. On est bien dans le présent, par essence fugace, frontière infime entre ce qui n’est plus et n’est pas encore.
À présent, c’est cette succession de petites choses auxquelles Brigitte Giraud se raccroche pour « demeurer dans le mouvement. Ne pas s’arrêter jamais, pour ne pas pourrir ». La douleur est ineffable. Sans pathos ni complaisance, évitant de jouer sur la corde sensible, Brigitte Giraud donne du poids au matériel parce que l’essentiel n’est plus. « Vous n’êtes plus qu’une unité de temps, obnubilée par l’action. » Avec une précision méticuleuse, quasi hébétée, confrontée à l’absurdité des situations et se prêtant aux coutumes de l’ordre établi, elle raconte par le menu les événements qui vont ponctuer la semaine entre le décès et l’enterrement.
Brigitte Giraud écrit comme elle est : le style et la femme se rejoignent pour « Ne pas dire la douleur, apprendre à écrire simple, très simple surtout. Pas joli, pas voyant, écrire sans panache, sans ambition. Pas littéraire. Pas de phrase bien torchée. Trouver le ton. Pouvoir dire : oui, c’est ça, arriver à cette évidence-là ». Oui, Brigitte Giraud, c’est ça. Vous avez trouvé le ton.

À présent
Brigitte Giraud
Stock
108 pages, 78,70 FF (12 )

Le bonheur enfui Par Delphine Désveaux
Le Matricule des Anges n°36 , septembre 2001.
LMDA papier n°36
6,50