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Domaine étranger Satan et le sanatorium

mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38 | par Pierre Hild

Né à Santanyi, dans l’île de Majorque, en 1926, Blai Bonet fait partie de cette génération d’écrivains catalans qui assurèrent à leur langue une survie que menaçait la situation politique espagnole : fort parti pris que l’on tenait, aussi, au mépris d’une reconnaissance que traquent certains et qui était, à ce moment, comme empêchée par un tel choix. Fédérop traduit aujourd’hui le grand roman qu’il publia -dans sa version abrégée- en 1958 et écrivit premièrement à la fin des années quarante.
La Mer -comme sa poésie- est marqué par les études de séminariste que suivit l’auteur : un roman sec, enflammé, qui, tout en étant marqué de l’esthétique néo-réaliste de certains films italiens, se gonfle d’une spiritualité parfois docte et rhétorique, souvent fiévreuse et mystique. Une sorte de rencontre de Bernanos et De Sica.
Pour une part autobiographique, ce roman qui se déroule et s’échappe de l’espace muré d’un sanatorium -Blai Bonet fut atteint de tuberculose- raconte par un jeu de voix alternées le dur quotidien de jeunes hommes malades, mourants, écartelés par leur lutte qui est aussi celle du bien et du mal. Cette puberté portée « comme une couronne d’épines », cet état d’homme « déraciné », forment comme l’incarnation terrible des douleurs métaphysiques de notre condition d’homme, tout en étant aussi l’écho des douleurs d’une époque : celles d’une Catalogne populaire brisée par les horreurs de la guerre civile. « Au sanatorium, c’est comme si la vie était un peu d’opium que nous fumerions, moi avec plus d’avidité que les autres, parce que les chaises pourries de ma mère m’empêchent de dormir ».
La Mer est un grand roman, terrible, noir, que certains passages vieillis ne ternissent pas ; l’oeuvre d’une conscience tourmentée et d’un écrivain de grande classe dont la prose pénètre au plus près de cette phrase que se répète, halluciné, un des protagonistes : « Le chemin est quelque chose d’intérieur. Le chemin est quelque chose d’intérieur. »

La Mer
Blai Bonet
Traduit du catalan
par Mathilde Bensoussan
Fédérop
280 pages, 20 (131,19 FF)

Satan et le sanatorium Par Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°38 , mars 2002.
LMDA PDF n°38
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