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Dossier Edward Bond
Un homme en guerre

janvier 2004 | Le Matricule des Anges n°49 | par Thierry Guichard

Trois pièces et un recueil théorique imposant le confirment : Edward Bond a modifié le théâtre contemporain. Mais c’est contre le monde déshumanisé que le dramaturge anglais écrit en moraliste. Ses essais figurent le vade-mecum de tout homme libre.

Des soldats. En uniforme ou en haillons, le fusil à l’épaule ou le couteau à la main, une armée de bouchers, de tueurs. Le théâtre est violent. Une falaise face aux spectateurs abrite deux fusils-mitrailleurs et des soldats. Leur mission : abattre des milliers de civils que leurs collègues ont emmenés, déshabillés, puis poussés sur l’étroit sentier à flanc de falaise, face à eux. Abattues, les victimes tombent mortes dans l’immense fosse. C’est efficace. Les spectateurs voient ça. Ou plutôt ils voient un soldat chargé de préparer le café pour les assassins. Ils voient la colère des militaires auxquels on ordonne de faire des heures supplémentaires : une vingtaine de prisonniers a été oubliée dans les camions. Faut finir le travail. Et comme il n’y a plus de munitions, il faut tirer au simple fusil, viser la femme, viser l’homme, viser l’enfant, un à un, les voir tenter vainement d’échapper à chaque balle, les tuer avant de prendre son café. Quelle injustice pour ces hommes obéissants qui voudraient bien, oui, un peu de café ! Les spectateurs font face aux deux falaises, ils sont du côté des assassins avant d’être face à la fosse, au charnier.
La scène chez Edward Bond ne nous ménage pas. Dans Café, elle s’inspire du massacre en 1941 de dix mille juifs à Babi Yar par les nazis. La scène ne montre pas les morts mais les tueurs auxquels elle rend l’humanité que nos esprits encombrés de morale refusent de leur attribuer. Ces hommes qui massacrent sont comme nous.
Si la guerre est souvent au cœur du théâtre de Bond, c’est peut-être parce qu’elle fut l’un de ses premiers univers. Né en 1934, l’écrivain découvre la vie sous les bombardements. À la suite du krach de 1929, ses parents, ouvriers agricoles du sud de l’Angleterre se réfugient dans le quartier populaire d’Holloway à Londres. Sa mère fait des ménages, nettoie des cuves durant la guerre, le père travaille comme menuisier puis comme mécanicien. Edward grandit auprès de deux grandes sœurs et d’un petit frère. Dans cette famille pauvre, la bibliothèque n’offre que des H. G. Wells en faux cuir, jamais ouverts, et un ouvrage technique sur la construction de barrières en ciment, plus feuilleté que les autres. Mais lit-on sous les bombes ? On imagine mal ce que la menace permanente des bombardements peut provoquer dans l’esprit d’un jeune garçon. D’un côté, probablement, lui indique-t-on les règles de la morale, de l’autre, l’injuste châtiment tombé du ciel élève l’absurde au rang de divinité moderne…
Jeune homme, il sera envoyé à Vienne pour effectuer son service militaire dans les forces d’occupation. Il se trouve alors du côté de ceux qui portent les fusils. Cette expérience sera révélatrice puisqu’elle le conduira à écrire vraiment. Entre les deux, l’école qui produira dans son théâtre des images de prison et de caserne. Et puis l’usine qui désigne sa place, définitivement du côté des prolétaires. Ce n’est pas la scène qui est violente dans le théâtre de Bond, c’est la...

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