Mag, je dis, notre vie tombe en poudre Regarder encore vos croquis les photos de vos trois fils la vue qu’on a nos vieilleries Je pars, Mag et j’ai ouvert la porte« , dit Bob à Pat », voilà le départ pour ces Promenades au long desquelles Noëlle Renaude nous balade dans le monde des vivants. L’écrivain percute la langue, elle croise des conversations incongrues, elle donne à jouer les didascalies, les titres de séquence, dans une matière textuelle très ludique. Elle invente une nouvelle manière de jouer à… la vie minuscule tout le temps prête à déraper. Noëlle Renaude photographie l’humain avec une focale très particulière, un mélange entre gros plans et grands angles. Elle distord nos manies, nos tics, nos petits drames dans un mélange d’ironie, de tendresse, de cruauté et d’humour, créant par là même un effet de distance, un autre regard posé sur nous-mêmes. Ces Promenades poursuivent une exploration déjà mise en jeu avec Mme Ka et obligent à une grande invention scénique.
Il est également à noter que cette pièce inaugure aux Éditions Théâtrales une nouvelle série de livres, liée aux manifestations « Texte nu/Mots d’auteur » organisées par la SACD. En changeant leur procédé de fabrication, Théâtrales proposent des ouvrages dont le prix de vente est moins élevé. Espérons que ces Promenades trouvent ainsi un lectorat encore plus important.
Promenades de Noëlle Renaude
Éditions Théâtrales, 44 pages, 9,50 €
Théâtre Promenade minuscule
février 2004 | Le Matricule des Anges n°50
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Promenade minuscule
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°50
, février 2004.