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Dossier Juan Marsé
Le chantre des sans voix

mai 2004 | Le Matricule des Anges n°53 | par Thierry Guichard , Jordi Prat

S’il se veut écrivain populaire, Juan Marsé l’est plus par le fait que c’est toujours du peuple qu’il parle que par la simplicité de ses fictions. Car si elles tournent le dos aux dogmes modernistes, les histoires que le Catalan compose sont tissées du bruit et de la fureur polyphonique de la vie. Même en noir et blanc, les images de Barcelone sont ici hautes en couleur.

C’est dans son bureau que Juan Marsé nous reçoit. La rue face à laquelle l’homme se tient bruit des sirènes de police et des klaxons. Sur les murs de la pièce des photos de stars américaines, glamour, alternent avec des clichés qui marquent une carrière d’écrivain. Un grand tableau, à l’entrée, représente le poète Jaime Gil de Biedma, mais le reste des murs est occupé par des bibliothèques emplies. Sur son large bureau, une théorie de stylos fait une haie d’honneur aux livres empilés là et auxquels viendra s’ajouter un paquet volumineux qu’un livreur apporte. Simon, le labrador nonchalant vient un moment assister à l’entretien avant de retourner vers la cuisine, comme pour indiquer que l’heure du déjeuner réclame la fin de l’entretien. Mais l’écrivain, qui a mauvaise réputation auprès des journalistes trop souvent congédiés, se laisse volontiers aller à sa passion de raconter des histoires et, même pour un chien catalan, l’heure du déjeuner sera, ce jour-là, fort tardive.

Juan Marsé, vous êtes issu d’une famille très modeste, vous n’avez pas fait d’études et dès votre premier livre, vous développez une écriture à la force d’évocation très puissante. Comment avez-vous appris à écrire ?
Je n’ai jamais prétendu écrire un castillan très correct, très classique comme celui de Miguel Delibes. Parce que mon oreille me dit que le castillan qui se parle ici est différent. Écrire est une chose qu’on ne nous enseigne pas. On peut apprendre à écrire correctement, c’est important pour la vie, pour sa relation au monde, mais apprendre à écrire un roman, à inventer une situation, des personnages, c’est tout autre chose.
Je travaille beaucoup sur des images. Je travaille plus avec les images qu’avec les idées. J’aime beaucoup faire voir ce qui se passe au lecteur. Voir vraiment, avec les yeux. D’où l’écriture cinématographique que j’utilise parfois. Les formes narratives du cinéma ont une influence sur la littérature actuelle.
J’utilise aussi des images de ma biographie personnelle.

Comme ce pendu de la rue Legalidad que vous évoquez dans « Histoire de détectives » la première nouvelle de Lieutenant Bravo et dans Des lézards dans le ravin ?
Oui. Je m’en souviens bien. Je l’ai vu. Personne ne savait pourquoi ce type s’était pendu, alors nous autres gamins, on a commencé à fantasmer, à imaginer les raisons du suicide. Plus tard, j’ai repris cette histoire-là. Je ne saurais expliquer pourquoi cette image a été aussi importante. Elle m’a obsédé longtemps. D’autres images aussi. Par exemple, lorsque je travaillais à l’atelier de bijouterie, j’étais amené à faire le coursier parfois et je me souviens d’un ouvrier qui transportait le siège d’un w.-c. Il était monté dans le tram où je me trouvais et comme il n’y avait plus de place assise, il avait posé son trône sur la plate-forme et il s’était assis dessus. C’est une image qui m’est restée, donc je me suis servi. Tous les romanciers font ça. La question,...

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