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Dossier Jean Echenoz
L’Echenoz de la vie

février 2006 | Le Matricule des Anges n°70 | par Emmanuel Laugier , Frédéric Pomier

Styliste impeccable, le romancier a débuté par ce qui pouvait apparaître comme de simples palimpsestes de la littérature de genre. Douze livres plus tard, il marie avec autant d’invention art de l’ellipse et loufoquerie, anti-psychologisme et mouvements narratifs issus du cinéma.

Les débuts d’année ressemblent bien à ceux qui les ont précédés, froids et gris partout sur la capitale, et ces mercredis 11 qui ne font guère varier les choses, à revenir aussi sur eux-mêmes. Nous voilà sortis du métro, station Jourdain, à la nuit tombante, sous la pluie battante. Numéro impair, sonnettes cuivrées à tous les étages, 3e et ultime : l’étroite cage d’escalier de bois foncé, craquante et frottée comme il se doit à l’encaustique, vous aura vite enroulé. Dring, petit coup de pied frotté sur un paillasson rectangulaire brun sur fond crème, bonjour, comment allez-vous ?… Jean Echenoz est vêtu d’un ensemble aux teintes sable, peut-être la chemise contraste-t-elle davantage, tirant vers un kaki sans connotation particulière. Une discrétion élégante, plutôt retenue, mais pas effacée pour autant. Le tout sur des mocassins de cuir fauve aux semelles de caoutchouc, le bout de l’une d’elle est râpée, mais à peine, juste un petit nuage gris-blanc lui assurant une légère patine sableuse. Pas de cinéma, sobre présentation, on branche le magnétophone, un Sony WMR 202, modèle 1983. Juste le temps de passer devant un bureau orné d’une lampe articulée, la Signal de Jean-Louis Domecq (1950), type architecte, avec sa petite barre métallique noire arrondie. Seule une amulette rouge, genre petit singe, orne sagement le milieu de cette armature de fer. On remarque, en passant, deux bibliothèques, l’une d’entre elles est chargée de vinyles, même si on ne voit pas la platine qui devrait les accompagner pas loin, n’insistons pas. On est là pour Ravel, son nouveau roman. La présence d’autant de disques, comme des livres soit dit en passant, se suffit à elle-même. On aura d’ailleurs croisé pas mal de jazzmen dans les livres de Jean Echenoz, entendu parler de certains morceaux comme dans Le Méridien de Greenwich (1979) où « une petite veilleuse à pince était fixée au rebord du piano, éclairant la partition de These fooslish things (remind me of you) ». Dans Cherokee (1983), George, l’un des personnages principaux est musicien et collectionneur de disques. On entend très souvent Bill Evans, Sweet and Lovely joué par le trio de Wynton Kelly ; plus loin il se demande, planqué dans sa voiture, radio branchée, tandis que ça dégomme de tous les côtés à l’automatique, s’il est bien juste d’avoir pu négliger autant Walter Davis dans cette émission « consacrée aux continuateurs de Bud Powell », somme toute « pas mal composée ».
Et puis on se souvient aussi, dans le mouvement nous conduisant vers deux fauteuils de bois aux assises de coton épais blanc, face à un canapé deux places de cuir vert foncé où notre hôte prend place, de cette petite musique swinguée, échenozienne, autant jeter l’adjectif tout de suite. Écriture faite d’alliages spéciaux de mouvements, allant de lentes descriptions tordant le cou à tout réalisme naturaliste à des embardées dignes du saxophone ténor de John Coltrane. On pense donc, à ce moment, à ce dont sont constitués les justes...

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