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Dossier Claude Esteban
Connaissance de la douleur

mai 2006 | Le Matricule des Anges n°73 | par Thierry Guichard

C’est un livre émouvant que celui qui paraît, de manière posthume, ces jours-ci. Émouvant bien sûr parce que posthume, mais pas seulement. Trajet d’une blessure montre à quel point l’écriture et la vie étaient liées chez Claude Esteban. Le livre semble dire autant que permettre la résurrection de l’auteur, hospitalisé en été 2005 pour une opération de chirurgie douloureuse. Constitué de courts chapitres (une page et demie à deux pages chacun), entrecoupé de poèmes arides intercalés un à un entre deux proses, Trajet d’une blessure s’attache à l’essentiel du dire. Pas d’anecdotes, ici : Esteban raconte la douleur dans ce qu’elle a d’indicible, d’innommable, d’invivable. Une douleur durant laquelle « le vacarme des nerfs et des fibres confinait au délire. »
Après l’opération « tout le corps ligoté/ dans un caveau », l’homme doit réapprendre son propre corps, ou s’abandonner à un renoncement suicidaire. « Se donner la mort ne m’apparaissait plus comme une défaite » avoue-t-il, reliant cette tentation à celle qui emporta son grand-père et faillit coûter la vie de son père « durant mon adolescence ». Entre le peu de lumière qu’il aperçoit, ce bonheur simple d’être vivant, et l’angoisse d’être « submergé, supplicié/ par la lymphe », c’est l’écriture de ce qu’il vit qui lui tient lieu de courage. Une façon de rassembler ses propres morceaux épars. « Je ne possédais donc rien, sinon cette solitude ou plutôt ce néant de moi-même à quoi se résumait mon être, maintenant qu’on m’avait séparé, exclu de mon propre corps ». Esteban pense alors à ce personnage du roi Lear dont il avait pris la voix dans Sur la dernière lande, comme pour, dit-il en parlant de la mort de sa femme, « interposer une sorte de distance entre ce deuil qui me poursuivait encore et mon désir de le voir s’alléger (…) en le faisant s’exprimer à travers un personnage que j’empruntais à Shakespeare ». Si la littérature peut être « comme un réceptacle de la douleur, de la déréliction », assurément ce Trajet de la blessure porte en lui la trace d’une souffrance universelle, compassionnelle. On est saisi d’une scène à l’hôpital où le narrateur prend la main d’un vieillard abandonné, nu sur son lit, et qui pleure.
Le livre, d’une densité de pierre, se tient au plus près d’une expérience ontologique, partageable bien qu’incommunicable. Sans aucune complaisance.

Trajet d’une blessure, Farrago, 72 pages, 13,30

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