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Événement & Grand Fonds Grandeurs d’hommes

février 2007 | Le Matricule des Anges n°80 | par Sophie Deltin

Devenu un véritable phénomène d’édition outre-Rhin, le roman de Daniel Kehlmann interroge, à travers les (més)aventures de deux génies excentriques à l’époque des Lumières, le caractère national allemand.

Les Arpenteurs du monde

Sans doute ne fallait-il pas avoir froid aux yeux pour choisir de camper son nouveau roman dans l’un des moments les plus décisifs de l’histoire des sciences modernes, en Allemagne dès la fin du XVIIIe siècle. Ce culot, revigorant pour un pays qui manifestement n’attendait que ça, le jeune écrivain Daniel Kehlmann l’a eu. Dans son livre d’une érudition pétulante, attendez-vous en effet à croiser la fine fleur des esprits de l’époque, tels que Pilâtre de Rozier (le collaborateur des Montgolfier), Lichtenberg (le grand professeur de physique), Daguerre et son associé Niépce (les inventeurs de la photographie), ou encore le vieux Kant ! De ces espèces rares, l’auteur n’en a pour son observation, retenu que deux deux figures éminentes du savoir scientifique au destin hors normes et haut en couleur. L’un, Alexander von Humboldt (1769-1859), formé aux sciences sur le conseil de Goethe et fortement impressionné par la lecture de L’Homme-Machine de La Mettrie, s’en est allé, crapahutant par-delà mers et continents, « étudier la vie, comprendre l’étrange obstination avec laquelle elle s’étendait sur le globe terrestre » jusque vers le Nouveau Monde. L’autre, le mathématicien et astronome Carl Friedrich Gauss (1777-1855), vissé à sa table de travail et misanthrope invétéré, n’est jamais sorti de sa ville natale de Brunswick, mais n’en a pas moins découvert des formules et des lois capitales pour les mathématiques modernes. De ces existences aussi contrastées que possible, l’une empirique, l’autre théorique, l’auteur se fait un jeu de les mettre en parallèle et d’en dérouler le fil, chapitre après chapitre, l’une presque à l’insu de l’autre, jusqu’à leur point de rencontre « historique » lors du Congrès des naturalistes allemands à Berlin, en 1828. S’inspirant de cette rencontre véridique (à moins que ce ne soit de ce théorème savamment mis en abîme dans la construction du roman, dans lequel Gauss démontre contre la géométrie euclidienne que deux lignes parallèles finissent par se croiser…), Kehlmann peut alors s’insinuer avec talent et humour dans leur biographie, revisitant « tel un historien devenu fou », les faits dans la fantaisie désinvolte de sa fiction.
Car aucun malentendu n’est possible, c’est bien sous le signe de la dérision que se place l’écrivain, sans que cette humeur drolatique ne cherche jamais à désacraliser la mémoire des savants, ni à en relativiser les inventions. Si Kehlmann houspille allégrement ces deux prodiges la première impudence n’étant pas d’avoir osé les convertir en figures littéraires ?, c’est toujours avec respect, n’hésitant d’ailleurs pas non plus à se moquer de sa propre personne en prêtant à ses personnages son ironie enjouée : « Les artistes oubliaient trop facilement leur devoir : montrer ce qui existe. Ils voyaient dans l’écart une force, mais les fictions désorientaient les gens, la stylisation dénaturait le monde (…). Il en est ainsi (…) des romans qui se perdaient en fabulations mensongères parce que...

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