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Dossier Mathias Enard
À l’aune du printemps

septembre 2012 | Le Matricule des Anges n°136 | par Thierry Guichard

Dans son nouveau roman, l’écrivain poursuit la tentative de rapprocher deux civilisations au destin lié.

La Rue des Voleurs se trouve, au moins dans le livre, au cœur d’une partie de l’ancien quartier populaire, le Barrio Chino, de Barcelone. C’est là que s’achève le roman dont l’ouverture nous plonge dans la banlieue de Tanger autant que dans la conscience de jeune Lakhdar, Marocain candide poussé par le désir et retenu par ses origines. Le désir du corps féminin – que sa cousine Meryem va concentrer – trouvant un écho dans le désir de voyages qu’alimentent les lectures en français du garçon. Rejeté après avoir commis le péché de chair avec sa cousine, Lakhdar va errer, mendier, connaître la vie des moins que rien. Il sera repêché par le Cheikh Nouredine, personnage trouble, à la fois réconfortant et inquiétant, au service d’une organisation religieuse aux contours flous. Sa connaissance du polar qui lui sert de viatique préserve Lakhdar du bourrage de crâne auquel n’échappe pas son ami Bassam. Les trajectoires des deux complices vont donc diverger et ils n’auront pas la même vision des révolutions arabes qui embrasent les télévisions mais laissent relativement calme les rues marocaines. Mathias Énard n’explore pas plus ces révolutions : il en observe les signaux, comme le fait son narrateur, sans y prendre part. Surtout, ces événements serviront à éclairer l’Europe actuelle d’une lumière noire, lorsque Lakhdar qui en rêvait, finit par arriver en Espagne. Il lui aura fallu, au préalable, franchir les étapes d’un chemin initiatique bordé par la violence, la haine et la misère. Si le roman descend au cœur des ténèbres en collant à la situation des migrants clandestins, paradoxalement c’est dans la description faite aux miséreux et aux immigrés à Barcelone que le livre forge son puits de lumière. Comme si, pour Mathias Énard, l’humanité humiliée, mise à terre, était celle qui était le plus digne d’intérêt. On pense alors à ce saint dont il est question dans Remonter l’Orénoque qui évangélisait les esclaves noirs dès leur arrivée (parfois déjà morts) sur le continent américain. Il y a quelque chose de ce geste-là, dans le livre, hormis que la littérature n’est pas une religion, qu’elle est, ici plus encore que dans son roman précédent, l’art de s’élever à la hauteur de l’Autre.
Porté par une langue qui puise dans le parler de la rue et les textes classiques l’étendue de sa palette, le récit avance sans heurts malgré le pessimisme noir qu’il génère. La colère qui le fonde, étant, il est vrai, porteuse d’une énergie plutôt réjouissante. Si l’on est loin du travail hallucinant de Zone et sa concaténation de récits, images, scènes contrastées, du moins les digressions autour des voyages d’Ibn Batouta, héros national, et les échos des Mémoires de Casanova donnent-ils une profondeur à une histoire qui, suivant le fil de l’actualité récente, aurait sans cela était trop linéaire. Lakhdar, devenu sage au moment où il entame son récit, y acquiert une dimension presque prophétique : ce qu’il a vu du monde arabe et ce qu’il voit de l’Europe le place au...

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