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Entretiens Éclat d’Artaud

novembre 2013 | Le Matricule des Anges n°148 | par Dominique Aussenac

Du Mexique en Irlande, via Cuba et Paris, Jordi Soler réinterprète une quête de l’auteur de L’Ombilic des limbes. Folle, burlesque et grave.

Dis-leur qu’ils ne sont que cadavres

Qui fut le plus surpris ? En 1936, quelques Tarahamuras, indigènes du nord du Mexique, virent arriver à cheval, hagard, hiératique et halluciné, l’inventeur du théâtre de la cruauté. À 40 ans, après des approches amères du cinématographe, le natif de Marseille vient célébrer les noces du soleil et du peyolt chez ce peuple qui, paraît-il, ignore la notion de péché. Un an plus tard, le 23 septembre 1937, Artaud est arrêté à Dublin pour vagabondage et trouble à l’ordre public. Réembarqué de force, il rejoint Le Havre, puis les hôpitaux psychiatriques, de Rouen à Rodez, où il subira cinquante-huit électrochocs.
C’est un Mexicain, Jordi Soler, qui cinquante ans plus tard, réenchante à la manière d’un troubadour une des vies d’Artaud. Né en 1963 près de Veracruz, dans une communauté utopiste, fondée par son grand-père, républicain espagnol réfugié au Mexique (cf. Lmda N°80), Soler réécrit une partie de ces événements, Avec comme fil rouge, Saint Graal : une canne ou bâton censé(e) avoir appartenu à Saint Patrick. Une sorte de témoin universel, traversant époques et civilisations, sacralisant l’immanence de la pureté originelle qu’appelait Artaud de tous ses vœux.
Le héros de Dis-leur qu’ils ne sont que cadavres ressemble trait pour trait à son auteur. Attaché d’ambassade à Dublin, il est contacté par un faux parent du poète, Albert Nalpas, alias M. Lapin, fondateur d’« Artaud and co ». Ce dernier le met en relation avec un barde irlandais, Lear Mac Manus, « figure imminente des Poètes de la prairie asphaltée, groupe éclectique qui prétendait démontrer dans ses œuvres que l’écriture de poèmes est comparable aux travaux des champs ». Mac Manus, enfant, a aidé Artaud à échanger la canne dans la basilique de Dublin. Ces hommes alcoolisés, défoncés, fous de sexe et de beauté partiront dans une aventure incroyable, à la fois road-movie, thriller métaphysique ou politique, rite initiatique, fantastique, tout à la gloire de l’auteur de L’Ombilic des limbes.

Qu’est-ce qui vous a séduit chez Artaud ? Sa poésie ? Sa démesure quasi hispanique ? Son histoire ?
Artaud est le grand poète maudit, il n’y en a aucun de cette dimension poétique. J’ai commencé à le lire très jeune. Il est, avec le Chilien Vicente Huidobro, mon poète fondateur. Le seul poète dont la folie a fini par sublimer la poésie, je veux dire que, avant d’être fou, c’était un poète surdoué. Les tentatives des surréalistes pour l’intégrer dans leurs rangs m’ont toujours semblé ridicules. Artaud était plus grand, volait plus haut, avait réussi à se libérer des amarres de la conscience. Il est vrai aussi que le Mexique, mon pays natal et où je devins écrivain, est un pays francophile. Tous les écrivains de ma génération, y compris les plus vieux, nous nous retrouvions dans les écrivains français ; peut-être par le rejet que provoquait en nous tout ce qui venait des États-Unis. Je voulais, enfant, être écrivain mais, surtout, je voulais être un écrivain français, et...

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