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Dossier Pierre Vinclair
Face à la catastrophe

mai 2020 | Le Matricule des Anges n°212-213 | par Thierry Guichard

La pandémie actuelle fait une chambre d’écho aux deux livres de Pierre Vinclair qui, face au saccage annoncé du vivant, célèbrent la sauvagerie dans la langue. Et dans les actes.

Loin des traditionnelles plaquettes de poésie, La Sauvagerie (330 p.) est, plus qu’un livre, une matrice. Dans sa structure (voir l’entretien précédent), l’ouvrage déploie mille pistes de lecture qui relient entre elles la mythologie et la musique urbaine, la poésie lyrique et les avant-gardes, l’ode et la plainte, la colère et la joie, l’humour et le coup de canif, l’intime et l’universel, l’anglais au latin et le français à des langues oubliées. Rien d’ornemental et on serait mal inspiré de prendre un poème au hasard des pages pour se faire une idée du style de l’auteur, qui en a mille ou n’en a pas. Les poèmes s’inscrivent dans une pensée, un motif ou une tonalité et se regroupent en laisses qui, chacune à leur tour, accueillent d’autres poètes. Le lecteur parfois sourit des outrances volontaires ou du verlan lancé dans le vers comme éléphant dans magasin de porcelaine, file sur Wikipédia voir de quel animal tel poème de la deuxième partie du livre (qui en compte douze) se fait l’arche, rit d’un smash lexical qui vient de le mettre sur le cul, se cogne ici à une opacité d’un texte qui se dérobe, admire là l’onctuosité rythmique d’un texte tout entier prosodique.
C’est donc bien à une expérience que nous sommes invités et selon le degré avec lequel on s’impliquera dans la lecture, le voyage pourra n’avoir même pas de fin. Un voyage dans la langue, la culture, le rythme qui n’empêche pas que l’ensemble soit aussi la forme d’un combat mené contre la destruction du vivant, la colonisation des esprits, le sort fait aux plus démunis mêlant ici animal en voie de disparition et migrants promis au même sort : « brillants gastéropodes/ écrasés par pieds nus de réfugiés en sang ». Un combat livré sans illusion : « Vois ce poème ; il n’empêche le crime/ ni ne ranime les mammifères morts (…) ce n’est qu’un poème, il a la beauté friable/ du carbone dont il cherche l’excise froide/ pour nous rapprocher de la catastrophe. » Passant d’une langue l’autre (l’auteur traduit en français ses poèmes écrits en anglais, merci à lui !), le poète passe aussi d’une humeur belliqueuse (« les poètes de ce temps sont d’hypocrites végans, élevant en batterie leur poétique, s’agglutinant dans des festivals comme copulent des moucherons d’avril sur une toile lumineuse, et qui pourtant te disent de ronger jusqu’à l’os leurs poèmes, pour jouir dans ta bouche à la fin. »), au chant lumineux de la révolte (« ce qui se joue à la ZAD, c’est la foison/ fantastique des façons dont la vie/ s’invente ; en ce lieu que nous défendon/ s ; elle s’incarne en des formes varié/ es »).
Agir non agir qui accompagne La Sauvagerie, sans en être le mode d’emploi, décrypte la démarche à l’origine de cette poésie. On y trouve même un « making of » de poèmes qui dévoile le cheminement créatif et ouvre ainsi une fantastique boîte à outils. Il y a de la fabrication dans le poème associée à une écoute chamanique, et l’une sans l’autre ne serait rien. Roboratif et excitant, l’essai...

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