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Entretiens Chroniques baroques du Paradis

septembre 2023 | Le Matricule des Anges n°246 | par Dominique Aussenac

Comment transformer une maison de retraite en dernier îlot de résistance ? Le nouvel ouvrage de Lídia Jorge le dépeint magnifiquement, vibrionnant de vie, de créativité et d’espérance.

Misericordia

Immanquablement, dans les romans de la native de l’Algarve, le sud méditerranéen du Portugal, un être surgit de l’anonymat, s’extirpe de la foule, s’élève, tournoie et capte les vies des personnages alentour, puis renvoie leurs lumières, leurs voix, leurs histoires. À la fois miroirs aux alouettes, kaléidoscopes, sonos, chaires ou encore sémaphores, ses livres sont des mises en abîme d’où une femme, souvent romancière, autour de nœuds de vie, de mort, témoigne de la grandeur, la beauté, la diversité, le combat, la cruauté de la condition de gens de peu, en retournant la mémoire et l’Histoire contemporaine. Ils palpitent des tensions exacerbées entre société moderne et postmoderne, colonialisme, dictature de Salazar, émancipation féminine, lutte des classes, dépossession, racisme…
Née en 1946, dans une famille de paysans aisés, Lídia Jorge effectue des études de philologie qui marqueront profondément son écriture et la construction complexe de ses romans, la philologie s’intéressant à l’étude d’une langue et de sa littérature à partir de documents écrits, mixant critique littéraire, historique et linguistique. Elle enseignera la littérature dans le secondaire puis à l’Université, tout en chroniquant pour la presse écrite et la radio. Autrice de treize romans, tous traduits chez Métailié, elle se singularise par un style baroque, une manière de privilégier l’émotion et le sensible, de mélanger les contraires, d’agglomérer perception, réel, rêve et mots, jusqu’à provoquer le trouble. Elle instaure un rapport métabolique, presque symbiotique de l’individu au collectif, ainsi qu’un refus de tout manichéisme. Si la poésie transfigure ses écrits, elle ne publie son premier recueil qu’en 2019.
Misericordia est un « livre de composition hybride, contenant un journal intime, une chronique, un poème, une biographie, une autobiographie, une élégie et une ode » dixit Lídia Jorge. Pudique, elle omet de mentionner que le roman est basé sur les derniers jours de sa mère en maison de retraite, à l’Hôtel Paradis. Elle lui rend hommage en relatant à la fois la chronique du Covid, des vicissitudes vécues au jour le jour et de sa révolte. Dona Alberti, peu lettrée, mais pétrie de valeurs, de bon sens et d’amour, développe une force de vie exceptionnelle et écrit un journal. Elle combat la Nuit, une entité menaçante, fantasmagorique qui voudrait l’entraîner vers la mort. « Je parle de cette nuit qui connaît mes croyances les plus profondes, mes gloires et mes défaites, tous mes secrets enfouis. » Dans cet affrontement, elle convoque le connu, l’arpenté, le géographique. Elle rudoie sa propre fille, écrivaine, dont elle voudrait maîtriser l’inspiration. Ce rapport mère-fille prend ici une importance que l’autrice fait semblant de minorer par des non-dits ou des dits non clos. Elle s‘ouvre aux plus démunis, qu’elle protège, défend – aides-soignants, pensionnaires, intervenants extérieurs, migrants, homosexuels, floués, mourants. Elle lévite, fragile et...

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