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Entretiens L’esprit des os

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Dominique Aussenac

Dans un roman vaporeux, grave et blanc comme neige, l’écrivaine Sud-Coréenne Han Kang exhume des massacres « oubliés ».

Impossibles adieux

Combien de morts, un génocide ? Qu’est-ce qui le justifie ? Au nom du communisme, les Khmers rouges massacrèrent à tout-va. Et au nom de l’anticommunisme avec le soutien économique et militaire des États-Unis ? Au fond d’une péninsule, la Corée du Sud constitue un dernier rempart face à des voisins contagieux et belliqueux : Japon, Chine, URSS, Corée du Nord. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s’y succèdent régimes autoritaires aux sanglantes répressions et ouvertures démocratiques… Entre novembre 1948 et début 1949, Impossibles adieux révèle que 30 000 civils furent assassinés sur l’île de Jeju, leurs dépouilles entreposées dans des grottes, des mines ou livrées à la mer.
Ces massacres hantent Han Kang, née en 1970 à Gwangju, dans cette ville qui en 1980 fut encore le théâtre d’un soulèvement contre le régime militaire totalisant des milliers de victimes. Dans Celui qui revient (Le Serpent à plumes, 2016), elle relate le terrible événement. Fille de l’écrivain Han Seung-won, elle fut placée sous liste noire par l’ancienne présidente Park Geun-hye, rejetonne d’un précédent dictateur. Han Kang débuta en publiant de la poésie qui irrigue une quinzaine de recueils, romans et nouvelles. Ses personnages perdent souvent leurs sens ou en développent d’autres plus oniriques, chamaniques comme dans Leçons de grec (Le Serpent à plumes, 2017), évoquant la rencontre d’une aphasique et d’un professeur perdant la vue autour de l’épitaphe que l’aveugle José Luis Borges fit graver sur sa tombe. La Végétarienne (Le Livre de poche, 2016) voit son personnage principal, par haine de la viande végéter telle une plante.
Dans Impossibles adieux, Gyeongha, l’héroïne et autrice, investit l’art pour rendre hommage aux victimes de l’hécatombe silencieuse. Chassée par les siens, isolée quatre ans durant dans un appartement (cancer, dépression, folie ?), elle écrit son testament et retrouve énergie et le monde. « La neige tombe, éparse. Le champ où je me trouve s’étend sur une colline hérissée de milliers d’arbres noirs sans cimes ni branches, de troncs nus. Ils sont de taille légèrement variée, comme des personnes d’âges différents. Ils ne sont guère plus épais qu’une traverse de voie ferrée mais courbés, tordus, l’ensemble évoquant une frise composée de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants maigres qui se tiendraient sous la neige, épaules voûtées. »
Ce rêve prémonitoire hante ses nuits, inspirant l’idée sans cesse repoussée de le recréer sous forme d’installation conceptuelle en pleine nature. Inseon, une amie ébéniste et documentariste doit la réaliser. Le film sera minimaliste, les noirs et les blancs dialoguant avec le silence.
Inseon se tranche les doigts accidentellement. Hospitalisée, elle envoie Gyeongha sauver un perroquet (sic) dans sa maison familiale de l’île de Jegu. Par une tempête de neige dantesque, elle avance à tâtons dans un univers fantomatique, finit par trouver la demeure. Un lieu voilé d’un onirisme...

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