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Histoire littéraire Les Arnaud de Jean Proal

octobre 2024 | Le Matricule des Anges n°257 | par Didier Garcia

Poursuivant l’entreprise de résurrection de l’œuvre de Jean Proal (1904-1969), après les rééditions de De sel et de cendre et Le Vin d’orage (La Trace, tous deux en 2022), les éditions Le Naturographe nous proposent Les Arnaud, autrement dit ce qui doit être tenu pour le premier roman de Proal, même s’il n’a été publié qu’en 1941 chez Denoël, soit près de dix ans après Tempête de printemps et À hauteur d’homme.
Solidement campé dans « Les Arnaud », un hameau d’une dizaine de feux situé dans les montagnes qui dominent Barcelonnette (à l’origine, un modeste refuge sur le lieu d’estivage des bêtes), ce roman nous présente le personnage de Firmin Arnaud, attaché à une terre « qu’il faut reconquérir chaque jour », car malmenée par la neige et le froid durant de longs mois. Sa vie est rude, presque intégralement consacrée au travail de la terre, et très vite marquée par la mort de sa femme Nore, qui lui laisse un seul fils (Noël). Un jour, alors qu’il est désormais le seul à vivre aux Arnaud (les résidents étant descendus s’installer dans la vallée, où la vie est bien plus facile), le facteur lui apprend qu’on va construire une route pour rallier l’Ubaye et le Verdon, laquelle passera à proximité du hameau. Firmin, à 70 ans passés, se battra jusqu’au bout pour sauver sa terre et faire triompher la nature.
Comme dans ses autres romans montagnards, la montagne est ici beaucoup plus qu’une toile de fond : elle est un personnage à part entière, tenant à la fois de la femme monstrueuse et de l’amante cruelle, capable de tout broyer dans « le silence souverain de la pleine nuit ». Les Arnaud est un roman fait de presque rien, sinon de cette présence sacrée qu’est la montagne et d’une écriture qui rappelle à la fois Giono et Ramuz, capable d’exprimer jusqu’aux différentes tessitures du silence. Sélectionné à l’époque pour le prix Goncourt, ce petit joyau saura peut-être aujourd’hui ramener le lecteur au plaisir des choses simples, comme le fait d’être chez soi et de pouvoir « envelopper d’un coup d’œil les choses familières ».

Didier Garcia

Les Arnaud, de Jean Proal
Le Naturographe, 192 pages, 22

Les Arnaud de Jean Proal Par Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°257 , octobre 2024.
LMDA papier n°257
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LMDA PDF n°257
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