éditions Flammarion
A propos
Trente pièces à Llamas
Retour sur les planches du dramaturge Armando Llamas après des années d’absence avec des petites formes à jouer : une trentaine de textes très courts et plus corrosifs que jamais.
Voilà plus de cinq ans qu’Armando Llamas n’était pas revenu à Paris. Juste avant de prendre son avion pour l’Espagne où il vit, l’écrivain nous donne rendez-vous place Gambetta, à deux pas du Théâtre de la Colline où il a travaillé avec Jorge Lavelli dans les années 80. Installé au Café du Métro, derrière ses lunettes noires -une coquette plaisanterie qu’il enlèvera dès notre arrivée- Armando Llamas observe la vie parisienne s’agiter au dehors. Il parle, parle, parle… opérant mille digressions, entre anecdotes et coups de gueule, dont il s’excusera à la fin de l’entretien. « Ça...
Ouvrages chroniqués

Face devant contre
de
Isabelle Garron
2002
Lmda N°43
Premier livre, si l’on excepte Le Corps échéant (Les Cahiers de la Seine, 2000), Face devant contre se présente comme une sorte de théâtre en cinq parties. Théâtre parce que le poème est d’abord sur la page comme un micro-espace scénique ponctué de signes (tirets, points, barres, etc.) où se réinvente le rythme de mémoires, de certains lieux, de certains événements. Théâtre aussi, parce que...
Face devant contre
mars 2003

La Face nord de Juliau onze, douze
de
Nicolas Pesquès
2013
Lmda N°145
Le premier volume de La Face nord de Juliau (1988), sous-titré « tombeau de Cézanne », précisait clairement qu’il s’agissait de faire avec le mont Juliau (Ardèche) ce que Cézanne fit avec la Sainte Victoire : c’est-à-dire travailler sur le motif et sur ce qui ne cessera de s’étoiler à partir de lui seul. La vocation de se plonger dans la masse silencieuse (en apparence), organique, de Juliau...
La Face nord de Juliau onze, douze de Nicolas Pesquès
juillet 2013

La Face nord de Juliau, 17, 18
de
Nicolas Pesquès
2020
Lmda N°220
Travailler sur le motif d’une colline, comme Cézanne sur la Sainte-Victoire, rend esclave d’une rage de l’expression, à laquelle Nicolas Pesquès se donne avec force et endurance.
Depuis le premier volume de La Face nord de Juliau (colline ardéchoise de 1000 mètres d’altitude, aux jaunes intensément variés) paru en 1981, Nicolas Pesquès n’a cessé d’écrire face à elle, élaborant à chaque livre une grammaire spécifique de sa propre écoute, toujours sur le motif et selon sa face mentale transcrite. Poèmes, journaux, notes variables de fragments, dont les retours insistent...
Juliau, mille et une flèches
février 2021

Failles / traces
de
Auxemery
2017
Lmda N°189
De l’étreinte du réel à la rhétorique de la dissolution, c’est la grandeur des signes que les hommes ont su tracer, qu’exalte Auxeméry.
Tension, concentration, âpreté, tout n’est, chez Auxeméry, que densité portée à son plus haut degré, attention à ce qu’il reste de beauté dans le désastre du monde : des traces, des cicatrices, des empreintes où absence et présence s’entretiennent, renvoient à un passé toujours actif dans la mémoire ou enfoui dans l’histoire d’une humanité aux rites oubliés. Ce qui ainsi échappe et persiste,...
Vertiges secs
janvier 2018

La Femme lit
de
Sophie Loizeau
2009
Lmda N°102
Au lit, au livre, au bain, la femme jouit, s’impressionne et s’étreint. Nouveau recueil de Sophie Loizeau.
Femme sans fard, foncièrement sensitive et ouverte à l’infinie complicité de la lumière et de l’ombre, du désir et de ses racines animales, la locutrice de La Femme lit empale ses vertiges au silence imagé des miroirs. Elle roule ses rêves en la haute lavande de son lit, confie la barque de ses mots à la force très intime des courants somptuaires du plaisir se frayant une voie royale...
Le mythe de soi
avril 2009

Fenêtre sur jungle
de
Henri-Frédéric Blanc
Lmda N°28
Huis clos pour cinq ressortissants de l’Hexagone, retenus par une bande rebelle dans le consulat français d’une ville d’Afrique imaginaire. Les renégats exigent un otage avant de se retirer. Reste à le désigner. Le consul et sa femme, un homme d’affaires, un entomologiste et une jeune institutrice jouent leur vie en une nuit.
Que devient la relation humaine lorsque chacun est obsédé par...
Fenêtre sur jungle
octobre 1999

Figurations de l’image
de
Anne-Marie Albiach
2004
Lmda N°54
Révélée au début des années 70 (elle est née en 1937) par la maison d’édition Orange Export Ltd., et presque immédiatement reconnue par sa propre génération, le travail poétique d’Anne-Marie Albiach inaugure, par un vers dispersé sur la page, la tentative de fiction de ce qui se « situe au-delà de la Voix », selon ses propres mots. Ce sera encore ce qu’endure son nouveau livre, Figurations de...
Le désir d’abstraction
juin 2004

Figure rose
de
Emmanuel Moses
2006
Lmda N°78
Sous couvert d’une fluidité inquiète, les poèmes d’Emmanuel Moses exposent une dialectique déroutante entre l’être et le néant, la présence et l’absence, l’identité et son contraire.
Entre romans, nouvelles, poèmes et traductions, Emmanuel Moses, né en 1959, n’en est pas à son coup d’essai. Son sixième volume de poésie non seulement témoigne de la familiarité de l’auteur avec l’élément littéraire, mais en plus il s’impose, et ce n’est pas courant, comme faisant partie de celui-ci. Si la forme utilisée est souple, et non toujours versifiée, et bien que la question de la...
De la vie, de la mort
novembre 2006

Fond de troisième œil
de
Matthieu Messagier
2005
Lmda N°64
Ils soumettent le réel à la lumière noire de leurs vers en surtension et font de l’implosion le moteur de leur écriture. Une anthologie, et un nouveau livre de Matthieu Messagier, pour découvrir les poètes électriques.
Ils étaient jeunes, frondeurs, « à l’affût d’une autre beauté, d’un autre désespoir », et n’imaginaient la poésie qu’insoumise et convulsive, grosse de ce pouvoir d’illumination sans lequel elle n’est rien. La poésie comme résidu de calcination, éclats sauvages surgis de la ruine exaltée du rêve, du langage, du désir. Des éblouissements, de l’hérésie, de l’insensé mûri au plus secret...
Beau comme impossible
juin 2005

Francis Picabia, rastaquouère
de
Bernard Marcadé
2021
Lmda N°230
Insoumis, il a été comparé à un Christophe Colomb de l’art qui naviguerait sans boussole et n’a jamais obéi qu’au plaisir d’inventer. Bernard Marcadé lui consacre un livre ultradocumenté qui se lit comme un roman.
Il aura vécu pied au plancher et sa peinture comme ses écrits n’auront jamais été que des reflets de sa vie. Une manière de dire oui à la vie, qui se traduisit par le goût du scandale, une soif d’événements, un incessant besoin d’amour, des achats compulsifs – de maisons, de voitures (il en posséda 127), de bateaux. « Je suis païen et immoral, j’ai toujours besoin de plusieurs femmes...
Picabia, marginal à jamais
février 2022