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Dossier Marcel Moreau
L’exhumation des ténèbres

septembre 1998 | Le Matricule des Anges n°24 | par Emmanuel Laugier

L’œuvre de Marcel Moreau est celle d’un ogre en littérature.Dense, pulsionnelle, l’écriture s’impose à lui comme une nécessité vitale. L’amour des femmes, la révolte sociale sont autant de point de cristallisation de cette puissante vitalité.

Marcel Moreau est levé depuis l’aurore, au moins six heures du matin, et c’est au début de la matinée qu’il nous reçoit à sa table de travail, sorte de pièce qui fait lien entre le salon et la cuisine. Le lieu est dense, chargé, la fumée du cigarillo légère. Une pie noire, empaillée, si ce n’est le corbeau de Poe, trône en haut d’une étagère, parmi des masques africains, un violon et quelques autres effigies d’un autre temps. Moreau précise tout de suite, après un café épais comme son encre, qu’il répondra peut-être à nos questions par des digressions hors-sujet, ou carrément à côté, parce qu’il est un homme de l’écrit et peu fait pour parler oralement de son travail. Pourtant, à l’écouter répondre, dans l’emportement, comme s’il avait un mot sur le bout de la langue, il ne manque pas, malgré lui, de dessiner l’unité de sa démarche.

Marcel Moreau, votre premier livre, Quintes, a eu un impact décisif dans le milieu littéraire. Alors que les éditions Mihàly rééditent ce livre, quel regard rétrospectif lui portez-vous ?
Ce livre, c’est la naissance de l’écriture. Je lui dois une certaine fidélité et il est vrai qu’il a pour moi une valeur stimulante. Avec la réédition de Quintes, j’ai été amené à le relire et à corriger certains passages. Ce fut un moment d’émotion et de perplexité, puisque je ne me reconnaissais plus dans ce livre et trouvais simultanément qu’il contenait déjà, de manière latente, tous les thèmes de mon écriture. Quintes est un dégorgement qui libéra tous les renfermements dans lesquels je vivais adolescent : désirs inassouvis et inexprimés, de sexe, de meurtre, de monstruosité. A ce propos j’ai une dette immense envers Nietzsche. Son œuvre fut un déclic, une libération exemplaire.

Quinte c’est le nom du personnage principal, et c’est aussi, dans le pluriel du titre, une expulsion violente, une toux répétitive…Qu’est-ce que Marcel Moreau crachait par ce livre ?
« Quinte », c’est aussi, selon une acception qui disparut au XIXe, une colère. Quintes, c’est le livre qui a ouvert en moi ce que j’appelle, jusqu’à mon huitième livre La Pensée mongole (1972), mon désordre géologique. Géologique, parce que je n’acceptais pas ce pays dans ses mesquineries linguistiques (les histoires entre le flamand et le wallon), son ciel bas, avec ses gens résignés à leur sort, pratiquant une morale puritaine insupportable. Je crachais aussi ma haine du petit patron que j’eus lorsque je travaillais à quinze ans dans une robinetterie, la morgue de mes chefs. C’est seulement aujourd’hui que je m’aperçois que bien des choses que je suis doivent sans doute à l’irrationalité de l’esprit flamand, sa folie.

Dans ce livre, vous passez en revue différents lieux de l’imaginaire et de la vie commune : le couple, l’amour, le travail, l’artiste, le théâtre, le football… C’est un roman totalisant, qui veut englober toutes les pulsions vives et les bassesses de la vie humaine…
L’architecture de ce livre...

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