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Dossier Ismail Kadaré
Une histoire balkanique

janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25 | par Christophe Dabitch

Avec Trois Chants funèbres pour le Kosovo, Ismail Kadaré revisite un mythe confisqué par le nationalisme serbe. Hier, pour éclairer aujourd’hui.

Alors que le Kosovo semble sombrer dans une guerre annoncée depuis l’éclatement de la Yougoslavie, Ismail Kadaré choisit de revenir sur la lointaine histoire de ce territoire. Plus précisément sur la « vieille guerre », la bataille perdue par les chrétiens contre les Turcs en 1389 dans une plaine appelée Champ des merles, un lieu que l’on nomma Kosovo, qui devint ligne de fracture et pourvoyeur de mythes. Il faut savoir que la phrase la plus commune entendue sur l’ex-Yougoslavie depuis de nombreuses années est la suivante : « La guerre a commencé au Kosovo, elle finira au Kosovo ». Il faut également savoir que l’acte symboliquement fondateur d’un appel au réveil du nationalisme serbe fut un discours prononcé par Slobodan Milosevic précisément au Kosovo en 1989, le jour anniversaire de cette bataille moyenâgeuse. En conséquence de quoi le Kosovo est devenu en Serbie un berceau identitaire, une sorte de terre originelle que la propagande d’Etat a largement utilisée à des fins politiques en la comparant notamment à une Palestine serbe. Dans ce discours, les Albanais du Kosovo sont bien sûr les nouveaux Turcs à chasser.
Il faudrait ainsi encore préciser de nombreuses choses car le sujet est complexe, comme il est sans doute nécessaire de connaître un minimum l’histoire des Balkans pour saisir le sens du récit d’Ismail Kadaré. Ces Trois Chants funèbres pour le Kosovo sont à la fois un appel à la mémoire et un appel à l’oubli. La mémoire est celle d’une bataille qui ne fut pas menée contre les Turcs que par les seuls Serbes mais par une coalition regroupant ces derniers et des Albanais, des Bosniaques et des Roumains. Contre le mythe nationaliste serbe, Ismail Kadaré raconte un mythe d’union entre des peuples qui aujourd’hui s’affrontent. Un instant historique confus durant lequel des batailles encore plus vieilles furent presque oubliées. Ce conte balkanique en trois volets qui traverse un lointain champ de ruines est aussi un appel à l’oubli de ces chants de guerre qui traversent eux les siècles, comme en attente d’être saisis par un nouveau chef militaire. Ces chants qui disent de façon inlassable : « Serbes, aux armes, le Slave nous ravit le Kosovo ! » En conclusion, parce que la malédiction de cette terre semble être la répétition et même si son récit est un déni de cette proposition d’oubli, Ismail Kadaré en vient à exhumer de sa tombe le sultan turc Mourad 1er vainqueur de la bataille du Kosovo qui, au vu de l’évolution actuelle, adresse une prière : « Oui, mon dieu, fais bien déblayer la terre tout autour de moi, car il suffit de quelques gouttes pour que s’y trouve condensée toute la mémoire du monde… »
Cette conclusion est sans doute ambiguë mais concernant des pays où l’on a utilisé l’histoire jusqu’à l’écœurement, elle témoigne de l’espoir d’un arrêt des combats au nom d’un mythe trompeur. Un espoir dont on serait tenté de dire qu’l est essentiellement littéraire tant la réalité de ces dix dernières années a de nouveau...

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