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Dossier Lídia Jorge
Murmures à voix haute

avril 2004 | Le Matricule des Anges n°52 | par Dominique Aussenac

Impliquée dans les changements de son pays, toiles de fond de ses romans, Lídia Jorge est traversée par les voix de ses personnages. Révoltée, combative, elle porte la nostalgie d’un passé, d’une innocence et d’une vérité perdus.

Si sa raison d’écrire est la rencontre, le partage, la forme de ces romans déconcerte et fascine. Ses architectures baroques sont traversées de souffles épiques et d’un grand lyrisme, mille ans de mythes et de littératures les fondent, la modernité s’y arc-boute. Rencontre avec une femme humble et lucide pour qui l’écriture est un acte animiste et qui dit écrire « lentement, lyriquement, farouchement, follement ».

L’enfance semble avoir été un élément fondamental de votre construction personnelle. Qu’est-ce qui a pu rendre cela si déterminant ?
J’ai l’impression d’avoir vécu les derniers moments d’une époque très ancienne. Mon enfance s’est déroulée dans un espace archaïque. Les rapports entre les humains étaient fondés sur des valeurs millénaires, rapports qui ensuite se sont complètement brisés. J’ai de cette époque-là la nostalgie d’une harmonie perdue. Oui, tout y était terriblement dur, hors du temps, hors de la modernité, mais tout y était extrêmement cohérent. La vie avec les animaux, avec la mer, les rapports aux saisons, une espèce d’obéissance à un cycle naturel, de complaisance devant l’écoulement du temps. Une partie de moi s’est construite là. J’ai vécu cela enfant et l’ai gardé en mémoire, j’ai vu ce monde s’écrouler et ce changement m’a fait comprendre l’instabilité des sociétés, des moments historiques, m’a donné une espèce d’élan d’écriture afin de témoigner de chaque moment qui passe.
Dans votre vie, vous avez été confrontée à de nombreux bouleversements…
Dans ma jeunesse, j’ai subi l’instabilité et le changement liés à la fin de la colonisation portugaise. J’ai été le témoin des anciens rapports entre l’Europe et l’Afrique. J’ai senti que lorsque le Portugal a fermé la porte de la colonisation, c’était cinq cents ans d’Histoire qui se refermaient. Nous vivons encore la post-colonisation, les blessures sont toujours ouvertes. Un autre événement important a été pour moi le passage, comme dans d’autres pays de l’Europe du Sud, d’une dictature à la démocratie et ces derniers temps, l’entrée dans l’espace européen. Tous ces changements pour les comprendre, je m’appuie sur le point de vue émotionnel et la mémoire de ce que j’ai vu enfant. J’ai compris que des cycles pouvaient s’achever, qu’il y a des cultures qui meurent et d’autres qui naissent. J’ai appris aussi que l’espoir peut renaître même quand tout est en ruine. L’écriture a été mon seul moyen de rassembler les ruines et de redonner de l’espoir.

Vos études de philologie, matière aujourd’hui tombée en désuétude, semblent avoir beaucoup contribué à l’élaboration de votre façon d’écrire, aux choix des thèmes, voire à la construction, à l’architecture de vos romans.
Je crois que la philologie est une vision du monde, de la science et de la littérature mêlées, un peu surannée aujourd’hui, mais qui reviendra au premier plan. Le langage est lié avant tout au transport des expériences humaines, il redonne de la force à une espèce...

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