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Poésie La nuit remue

février 2007 | Le Matricule des Anges n°80 | par Emmanuel Laugier

Auteur à l’écriture aussi discrète que méticuleusement travaillée par un souci de simplicité et d’épure, l’œuvre de Patricia Castex Menier (constituée de plus de quinze livres, de Flandre [Le Dé bleu, 1975] au poème épistolaire Bouge tranquille [Cheyne, 2005]), impose néanmoins un ton propre et singulier juste, tendu, au lyrisme minimal, à peine sa tonalité se différencie-t-elle du peu de bruit que font quelques mots isolés sur la page, les premiers, par exemple, de X fois la nuit ne la trahissent pas en posant la nuit comme « l’intime/ la compacte,// celle/ qui nous cloue ».
De « La nuit en soi » à « La nuit du lieu », quatre parties la jalonnent, où l’on sera passé du cycle intérieur du sommeil à celui qui la place en son lieu : appelée encore, nécessairement toujours en appel de ce qu’elle ne nous donne peut-être pas, il devient évident qu’elle soit « la reculée, la séculaire,// celle/ dont le silence/ nous rapproche enfin ». La nuit est ici filée, on la retrouve dans les pas d’Ulysse, à Éphèse elle claque dans un fragment détourné d’Héraclite. Elle se confond aussi aux arbres, sa masse est un charbon frotté contre une paroi imaginaire de l’esprit, son possible fait qu’elle devient « alors la jumelle de l’arbre ». Ailleurs, « c’est elle, soudain,/ en plein soleil » qui joue avec les doigts de l’enfant du temps. Elle est paradoxale, et s’éclaire dans sa noirceur répandue. Elle dure ainsi, semble nous dire Patricia Castex Menier. Et « pour/ durer jusqu’à nous », se divise, se trempe dans le jour le plus cru (celui, entre autres, des guerres), pour plus tard se noircir davantage. On saisit alors que son déploiement puisse en faire un livre, un livre-persienne en somme, où le cycle grec d’Hypnos nous demande de veiller le surgissement d’une parole neuve, là où tout semble l’éteindre et l’étouffer.

X fois la nuit de Patricia Castex Menier
Cheyne Éditeur, 80 pages, 13,50

La nuit remue Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°80 , février 2007.
LMDA papier n°80
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