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Domaine français Nouvelles

novembre 2009 | Le Matricule des Anges n°108 | par Camille Decisier

Quelques nouvelles de l’homme

Illustration(s) de Laurent Dierick
Editions Corti

Épiant sa famille par la fenêtre d’un hôtel du trottoir d’en face. Ne sachant plus dire (comprendre : prononcer) non. Renonçant par dévouement paternel à l’unique occasion d’embarquer pour le Pays Doré, et s’apercevant que son épouse, elle, n’a pas eu tant de scrupules. Décidant de tout quitter justement le matin où le monde entier a eu la même idée… L’homme dont Éric Faye prend ici quelques nouvelles, moderne et universel à la fois, porteur du désir autant que du désarroi, est un prisonnier idéal. Éternellement séduit par la possibilité d’une fuite éternellement ajournée, il procrastine. Mais n’en reste pas moins, avant tout, l’homme de la tentation, et celui de la tentative. Alors qu’il est enfermé en et par lui-même, c’est cette captivité qui motive et démultiplie son imaginaire et engendre, en contrepoint, l’extravagance - littéralement, le vagabondage en dehors. « C’est maintenant que tout allait commencer. La gare. Un train. Recommencer. Ailleurs. » Et, quelques paragraphes plus loin : « De la veille ne resterait, pour l’édification des générations et des historiens, aucune autre trace qu’une lézarde dans le temps. » Fin.
Il y a, au creux de la tentative, une liberté que ne possède pas l’accomplissement. Reste à chacun de nous à se reconnaître dans l’un, l’autre ou l’ensemble des anti-héros d’Éric Faye, tous un peu loosers sur les bords mais incroyablement, humainement libres au milieu.
La résurgence du thème de l’improbable esquive signe presque pour l’auteur un retour aux sources, puisque c’était le motif traversant de Je suis le gardien du phare (prix des Deux Magots 1997), qui mettait déjà la langue, limpide, au service d’une saine ironie. Faye n’est pas un artificier du langage ; mais ses nouvelles allument des flammes qui, cierges ou chandelles, veillent nos dépouilles, illuminent nos tête-à-tête ou, tout simplement, éclairent notre chemin.

QUELQUES NOUVELLES DE L’HOMME
d’ÉRIC FAYE
José Corti, 150 pages, 15

Nouvelles Par Camille Decisier
Le Matricule des Anges n°108 , novembre 2009.
LMDA PDF n°108
4,00