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Entretiens Au plus près du cœur

novembre 2009 | Le Matricule des Anges n°108 | par Thierry Guichard

Célèbre chez lui et célébré en Europe, le Portugais António Lobo Antunes bâtit une œuvre monumentale où s’entend battre le pouls ténu des morts. Dans l’éblouissement d’une langue novatrice et puissante, ses romans mettent à nu l’émotion d’être vivant. Pour longtemps.

C’est le matin au terme duquel les jurés du prix Nobel attribueront leur fameux prix à Herta Müller. Paris s’accroche à l’été indien et les fenêtres sont ouvertes dans la pièce que les éditions Christian Bourgois ont réservée à la rencontre avec António Lobo Antunes. L’homme est là, en chemise bleue, se fend d’un large sourire qui vient contredire la tristesse qu’on voit dans ses yeux. L’écrivain sera durant tout l’entretien à l’image des voix qui hantent son nouveau roman traduit en français, Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone. La voix grave, presque murmurée tant il articule peu, vient emplir l’espace autour de nous, comme portée par une forme de mélancolie. Habile à éviter de répondre aux questions qu’on lui pose, le romancier laisse la parole faire son chemin, de digressions en digressions, vers ce qui l’obsède inlassablement : l’écriture, la langue, le roman. Capable de citer en français les grands auteurs du passé, mais peu enclin à parler de ses propres livres, le Lisboète use d’un tutoiement qui souvent n’est qu’une autre façon de dire « je ». Comme s’il lui fallait s’effacer, encore et encore, et n’être plus qu’une voix. La sienne et celle de ceux qui l’habitent. Il faut le laisser aller ainsi, puisque c’est ainsi probablement qu’on approchera le plus de cette part incommunicable qui gît dans tous ses livres.

Comment est né Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone ?
Depuis longtemps je voulais écrire un livre sur comment la nuit se transforme en matin. C’est tout ce que j’avais dans la tête. Quand tu es petit, on te couche, il fait nuit et tout de suite, c’est le matin. Pour moi, ça continuait d’être mystérieux, cet intervalle entre la nuit le matin. C’est tout ce que j’avais en tête. Et puis, j’ai commencé à écrire des personnages qui sont dans cet état crépusculaire, proche de l’endormissement… C’était très intéressant de travailler la première version. Le problème, c’était de structurer tout ça.
Vous savez, depuis des livres et des livres, je n’ai rien dans la tête. Je suis aussi pauvre que les morts. Je commence sans rien. Mon nouveau livre sort actuellement au Portugal. Au moment de l’écrire, je n’avais que la phrase du titre et une phrase venue d’une histoire vraie. Une vieille dame m’avait raconté que lorsqu’elle était petite, sa mère l’emmenait voir sa grand-mère qui habitait une maison très sombre, avec de vieux meubles. La petite fille se disait : « comme cette maison doit être triste à trois heures de l’après-midi. » Je n’avais que cette phrase et le titre.
C’est toujours avec de petites choses que je démarre un livre. Au début, pour mes quatre ou cinq premiers livres, je faisais un plan très détaillé et je racontais des histoires. Mais les histoires, je m’en fous. Je ne veux pas raconter des histoires.
Il y a toujours ce noyau incommunicable à l’intérieur de nous et je voudrais avoir la capacité d’y entrer, de le communiquer.
Il y a quelques mois, j’ai été très...

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LMDA PDF n°108
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