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Dossier Emmanuel Bove
Un cœur à l’étroit

juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Thierry Cecille

Observateur perspicace et sarcastique des vies dépossédées, Emmanuel Bove (1898-1945) est bien encore notre contemporain : lire ses romans, c’est côtoyer, entre la sympathie et la pitié, une humanité décalée, nos semblables, nos frères.

En 1924 paraît un curieux ouvrage, indéfinissable : Mes amis d’Emmanuel Bove est-il un recueil de nouvelles que relie la présence fantomatique du personnage principal ou un court roman retraçant quelques jours et quelques rencontres dans la vie du terne Victor Bâton ? Songeons qu’alors paraissent, en cette même année, le premier Manifeste du surréalisme de Breton et, quelques mois plus tard, les Faux-Monnayeurs de Gide. Bove arpente, apparemment, des chemins plus modestes, moins révolutionnaires : nous suivons pas à pas, au long de cette petite centaine de pages, les trajets parisiens et les tracas souvent infimes mais taraudants d’un presque vagabond, solitaire écorché vif, envers qui nous éprouvons au début une certaine commisération avant qu’une curiosité un peu agacée ne nous gagne : qui est-il vraiment ? Le succès critique est réel : à cette première édition, encouragée par Colette, succédera une seconde en 1927 – l’année de la parution du Temps retrouvé. Certains happy few se passent le mot : du côté de Bove aussi, il se passe quelque chose – Rilke est de ceux-là.

« Ce qui est difficile, c’est de créer indistinctement des êtres purs et vicieux ».

En 1945, quelques mois après la Libération, paraît le dernier roman de Bove : Le Piège. Il s’agit d’une sorte de cauchemar éveillé dans lequel se débat, jusqu’à la mort, un anti-héros qui se prend dans le filet qu’il a lui-même patiemment, follement tendu. Joseph Bridet désire quitter la France pour se rendre auprès de De Gaulle à Londres, et ainsi résister à l’Occupation qu’il abhorre. Dans les bureaux grouillants de rumeurs et complots de Vichy, puis dans un Paris gris et menaçant, nous le voyons, avec une sorte d’empathie inquiète, s’entortiller dans une série d’actes manqués, de dialogues pleins d’implicite qu’il juge terrifiant – et finir par mourir otage pris au hasard dans un camp de prisonniers, fusillé pour l’exemple. Le roman n’a aucun succès : le temps est aux récits plus glorieux, aux célébrations héroïques ou à l’oubli hypocrite et bienfaisant. Bove, déjà affaibli depuis plusieurs années, meurt alors, à 47 ans, dans la solitude et le silence que connurent, avant lui, nombre de ses personnages.
Alors qu’il a écrit, durant cette carrière qui couvre l’entre-deux-guerres et en est un témoignage particulièrement révélateur, plus d’une vingtaine de romans et davantage encore de nouvelles, le nom même de Bove s’efface, en ces années d’après-guerre où d’autres occupent les esprits et le devant de la scène. Bizarrement, pourtant, il serait aisé de voir chez certains d’entre eux quelque chose de Bove : le cafardeux Roquentin traînant son désespoir métaphysique dans la glauque Bouville de La Nausée aussi bien que ce Meursault, L’étranger de Camus, se contentant d’une existence minuscule qui pourtant le satisfait – ont beaucoup en commun avec les personnages boviens (puisque monde bovien il y a, aussi bien que kafkaïen), drôles d’insectes aux antennes...

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