Raymond Carver, le cœur et l'ouvrage
- Présentation Explorer le connu
- Entretien Et puis Carver est devenu Carver
- Papier critique Ballades sans harnais
- Papier critique Vertige de l’ordinaire
- Autre papier « Il écrivait des choses terribles »
- Autre papier Bascule
- Autre papier Sonate nocturne
- Autre papier Carver ailleurs Carver l’autre
- Autre papier Entrer, s’attarder
- Autre papier Le bonheur, désespérément
- Autre papier Soudain, Carver
- Autre papier Croire en l’amour
- Autre papier Innocents
Juste un livre de Carver ?
La vitesse foudroyante du passé.
Tout est dit, dès le titre :
c’est rapide, ne laisse pas indemne, ça insiste.
Vitesse des instantanés, des mots lancés
(Les mots volaient comme des pierres à travers
les fenêtres)
et des choses vues comme pour la première fois :
Cette vie. J’affirme que c’est
une chose stupéfiante après l’autre.
Cette vitesse est celle d’une efficacité
d’un laconisme percutant.
Juste un mot ? celui du surgissement
du foudroyant : « soudain ».
Et cette rivière soudain
devenue noire et rapide. Ou bien :
À tout petits pas, le jour progresse. Soudain
l’air explose d’oiseaux.
Cette vitesse est celle d’un passé ravivé,
celle de poèmes d’un passé qui ne passe pas.
L’énigme reste. Ce fait inéluctable : alors même
que nous entreprenons notre voyage,
il y en a un autre, bien plus bizarre,
que nous devons encore accomplir.
Bref : Nous tissons les fils qui nous sont donnés.
Benoît Casas
* Dernier livre paru : L’Ordre du jour (Seuil)