La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Dossier Jorge Luis Borges
Lecteur par excellence

novembre 2018 | Le Matricule des Anges n°198 | par Thierry Guichard

Venue d’Argentine à 10 ans, la romancière Laura Alcoba qui partage avec Borges un intérêt pour le tango évoque la place de l’auteur de L’Aleph dans la société argentine.

Laura Alcoba, vous écrivez vos romans en français mais vous êtes originaire d’Argentine. Quand on commence à écrire et qu’on est Argentin, la figure de Borges est-elle libératoire ou encombrante ?
Dans les années 60 et 70, on s’est beaucoup plaint en Argentine du caractère écrasant de la figure de Borges, ce trop grand auteur qui ne pouvait qu’inhiber les jeunes écrivains. Durant ces années, le contexte politique a même pu alimenter une forme de rejet de son œuvre : l’heure semblait venue de choisir la littérature de l’engagement contre celle de la froide abstraction qu’il incarnait. De ce point de vue, la préface d’Osvaldo Bayer au livre Opération massacre de Rodolfo Walsh est symptomatique, jusqu’à la caricature. Pour Bayer, l’affaire est entendue : puisqu’il faut choisir son camp, il revendique celui de Walsh, l’écrivain du réel, le militant, « l’anti-Borges ».
Ces deux critiques, si répandues il y a quarante ans (trop parfait ou trop peu politique, trop peu politique parce que trop parfait), me semblent, par chance, devenues rares en Argentine.
Personnellement, je le vois autant comme la figure de l’écrivain incontournable que comme celle du lecteur par excellence. Borges est écrivain parce que lecteur. Telle est la conviction que son œuvre décline à l’infini : tout écrivain est (et se doit d’abord d’être) un lecteur. Dans l’œuvre de Borges, tout ramène d’une manière ou d’une autre à un texte ou à un récit antérieur, écrit par un autre. En cela, tout aussi parfaits qu’ils puissent paraître, les textes de Borges ne sont jamais fermés sur eux-mêmes ou sur leur propre aboutissement. C’est pour cela que Borges libère et émancipe celui qui le lit.

La formation de Jorge Luis Borges s’est beaucoup passée en Europe (Suisse et Espagne). D’après vous son œuvre est-elle plus le fruit du cosmopolitisme que de la culture argentine ?
Oui, bien sûr. Sa formation est surtout profondément anglophone. Il le rappelle dès les premières lignes d’Evaristo Carriego, quand il évoque son enfance à Buenos Aires, dans le quartier de Palermo, une enfance dont le souvenir se confond avec celui de l’immense bibliothèque paternelle et de ses innombrables livres anglais : pour lui, c’est là que tout commence.
En même temps, une des constantes de l’œuvre borgésienne est l’écriture de certains mythes argentins – la Pampa, le gaucho, l’Indien… La réflexion sur la spécificité de l’espagnol d’Argentine est aussi très présente dans le premier Borges, cette langue rurale tout en concision, en expressions ramassées et retenues dont il analyse les recours et avec laquelle il est de toute évidence en communion esthétique.
Mais ce qui est fabuleux avec Borges, c’est que tout en explorant certaines figures et thématiques de l’argentinité, il n’a de cesse de les « désargentiniser ». C’est particulièrement frappant dans ses tangos et milongas, par exemple dans le recueil Pour les six cordes. S’il écrit des tangos où l’on reconnaît les...

Cet article est réservé aux abonnés.
Auteurs, critiques, interviews, dossiers thématiques: découvrez tous les contenus du Matricule des Anges.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

LMDA papier n°198
6,50 
LMDA PDF n°198
4,00