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Domaine étranger Negrelum

septembre 2020 | Le Matricule des Anges n°216 | par Dominique Aussenac

Si la merde et la mort sont expurgées de nos sociétés aseptisées, confiées à des êtres obscurs, forcément subalternes, Miquèla Stenta les convoque ici au chevet de sa mère mourante car « C’est la merde qui fait le vivre. » Lorsque tout s’en va, que le corps s’échappe, que la tête s’égare, que reste-t-il ? « Où sera la limite entre cette volonté aveugle du vivant et la dignité humaine qui gouverne les sphincters ? » Langer sa mère comme un bébé, un monde à l’envers ! Remontent aussi l’absence de tendresse, les mots cassants, ceux qui tuent… L’inhumanité de l’hôpital. L’auteure, universitaire, a beau tenter d’élever le débat, convoquer Spinoza, Marcelle Delpastre, en vain ! Au-delà des rancunes, des obligations, du respect qu’on doit, on reste à jamais l’enfant de quelqu’un. Une fille ou un fils d’ouvrier, prisonnier de ses origines sociales. Voici que la génitrice meurt ! Qu’une Sétoise nous quitte ! Alors la mère se réhumanise. Son histoire se colore sous la lumière de l’île singulière. Sa voix perce. Elle redevient femme de peines, femme de peurs, femme de courage, femme de culture… Sa volonté farouche est maintenant célébrée. Et pourtant ne restent plus que ses effets ! « Voici que les vêtements se mettent à vivre, à faire surgir des images, naître des larmes. » Ce témoignage d’une lucidité corrosive, d’une sensibilité brûlante ne laisse pas indemne. Chaque mot, chaque image trouent comme de la soude caustique. « Les civilisations qui enterraient leurs morts avec leurs affaires méritent un beau coup de chapeau ! Chacun quittait ce monde avec ses biens. Ainsi pas de fétichisme pour les survivants… »

Dominique Aussenac

Negrelum, de Miquèla Stenta
Ouvrage bilingue occitan-français traduit par l’auteur,
L’aucèu libre, 110 pages, 10

Le Matricule des Anges n°216 , septembre 2020.
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