Pierre Mac Orlan (1882-1970) eut une jeunesse vagabonde qui, d’Hambourg à Fez, l’a conduit aux casernements de la Légion étrangère. Il avait donc son sujet dans la peau en lançant dès 1912 ses fameux romans d’aventure (La Bandera, Le Chant de l’équipage…). Dans le Petit Manuel du parfait aventurier de 1920 rédigé à la façon d’un ouvrage pédagogique, Mac Orlan dévoile ses plans esthétiques : foin des gentilshommes de fortune, des contrées exotiques et de l’aventure vécue. Contre l’« aventurier actif », vraie tête de linotte en proie à d’incessantes bougeottes, il promeut l’« aventurier passif », capable de déguster depuis son fauteuil moelleux les situations scabreuses où se fourvoie le premier. Le Petit Manuel, livre classique car élégant et malicieux, plaide pour l’usage des seuls matériaux de l’imagination ou des sujets abordables (caboulots, bouges et ports de proximité) car l’aventure telle que la conçoit Mac Orlan réside « en celui qui la désire ».
Le Mercure de France
64 pages, 20 FF
Histoire littéraire Petit Manuel du parfait aventurier
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Éric Dussert
Un livre
Petit Manuel du parfait aventurier
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.