Tout, ici, crève à petit feu« . Goëlo forme une communauté dispersée d’hommes semblant survivre et s’épauler des petits verres qu’on descend sec, d’un réservoir d’histoires qui poussent comme herbe folle. À Goëlo, jusqu’au curé, tout est fantôme, diablerie. Rousseau, patron du bistrot, n’en finit pas de mourir ; les autres attendent on ne sait quel retour ou quel arrêt. »Je suis sur le départ« , »J’ai l’impression d’être au bout du monde« : ces paroles du mourant semblent celles de chacun, pris dans la traine d’une lente agonie qui »ne peut pas partir comme ça". Jacques Josse, de sa prose rugueuse, rassemble les pauvres heures d’un monde qu’efface la marche du monde. Son regard fraternel, sans concession ni miel, éclate les eaux-fortes de cette pénombre d’éclairs chaleureux rappelant les vertus de l’eau-de-vie. De fortes retrouvailles avec l’auteur d’Un habitué des courants d’air, publié l’an dernier aux éditions Cadex.
Éditions la Digitale
87 pages, 75 FF
Domaine français Café Rousseau
janvier 2001 | Le Matricule des Anges n°33
| par
Pierre Hild
Un livre
Café Rousseau
Par
Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°33
, janvier 2001.