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Domaine français La Nuit sauve, d’Hélène Frédérick

février 2019 | Le Matricule des Anges n°200 | par Chloé Brendlé

La parole d’Hélène Frédérick est rare. On est heureux de la retrouver avec La Nuit sauve, titre mystérieux, récit amer, tendre, d’un feu de camp adolescent en terres québécoises. On conseillera seulement d’éviter la quatrième de couverture. Dans la lignée de Forêt contraire (2014), le nouveau récit d’Hélène Frédérick est davantage une évocation qu’un roman, un théâtre d’ombres dans la nuit : à travers les voix discordantes de trois ados, non loin de champs de maïs, émergent, s’évanouissent et parfois refont surface des corps mous, des désirs durs qui ne durent pas. Ils sont à l’aube de l’âge qu’on dit adulte, viennent de passer le bac, tentent de donner une forme à des vacances irréversibles. « Je suis de la communauté des éponges » dit Fred ; « ma fascination m’encombre » dit Mathieu ; « faire des montagnes à partir de rien » dit Julie. Marshmallow, pétard mouillé, fonte et fusion, la nuit se contracte et se dilate. Avec une justesse impressionnante, l’écrivaine rend les contradictions des corps, dit les masques et les vertiges dans la poitrine, nous tient sur la corde entre deux précipices. Elle parvient à la fois à transcrire la quête atemporelle de soi et à produire un manifeste très actuel contre « l’instrument à conformer », l’absurdité des orientations précoces et de l’endettement qui attend les étudiants nord-américains. Que personne ne nous attende et qu’il faille d’ores et déjà « rattraper » les « révoltes d’un autre temps », tel est l’un des nombreux « désapprentissages » qu’entrevoient les figures de La Nuit sauve. La littérature malgré tout sauve quelque chose, et l’auteure a la mélancolie malicieuse. Au-delà d’une parenthèse d’été, elle tente et glisse une voix en italiques, qui emprunte – peut-être – à la fois à la prose poétique des Vagues de Virginia Woolf – traduisant, comme elle, de furtifs « déplacements de conscience » – et à la saisie générationnelle des Années d’Annie Ernaux, captant une époque, entre désir et dé-fête.

Chloé Brendlé

La Nuit sauve, d’Hélène Frédérick
Verticales, 178 pages, 17,50

La Nuit sauve, d’Hélène Frédérick Par Chloé Brendlé
Le Matricule des Anges n°200 , février 2019.
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