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Domaine français Un monde sans pitié

mai 2024 | Le Matricule des Anges n°253 | par Thierry Cecille

Fidèlement, les éditions du Chemin de fer poursuivent leur entreprise de redécouverte de Denis Belloc avec, aujourd’hui, Suzanne, « roman à crier » selon Marguerite Duras.

Suzanne, ce sera la mère, victime et combattante à la fois, mais c’est d’abord la fille d’un couple : « Lui, c’était Nazaire (…). Elle, c’était Mariette mais on l’appelait l’Andalouse ». Suzanne, c’est celle qui parle, à elle que le fils, Denis Belloc, restitue la parole, sans doute longtemps retenue, empêchée. À ses côtés, il découvre son passé en contemplant des photos sépia, usées, déchirées parfois, comme tirées au sort dans de vieux albums. Les souvenirs ? « Y m’font douleur », dit Suzanne. C’est que nous sommes tout en bas de la France que l’on dit profonde, peut-être de peur de s’y pencher, d’y aller voir. Nous sommes chez ceux que l’on dit aussi gens de peu, avec leurs vies violentes, leurs vies violentées. Les parents, d’abord journaliers – « ils se sont connus parmi les vaches » – s’installent juste avant la guerre dans un quartier ouvrier de Saint-Nazaire. Suzanne raconte l’école, l’odeur des œufs écalés pour tout déjeuner, puis la mobilisation du père, vite fait prisonnier. « Putain d’guerre, putain d’Boches, dit l’Andalouse au premier dégueulis de bombes ou de tirs de mitrailleuses ». L’institutrice reconnaît chez Suzanne un talent pour le dessin mais bien entendu l’embauche l’attend, dès 14 ans. L’amour ? Voici Lucien, Lulu, souvent saoul : « Je trouvais normal que les hommes boivent de temps en temps. Les hommes, c’est pas pareil, faut qu’ils s’amusent ». La nuit de noces ? Une scène terrifiante : « Lulu bave, force les cuisses de Suz et enfonce encore, au hasard, en poussant un cri. Elle hurle, il entend pas. Elle se débat, veut sortir du plumard. Epaules plaquées par les mains de l’homme qui rentre et sort son sexe, jouit en râlant, s’écroule ». Lulu boit de plus en plus : « C’était tout le temps des cris et du vomi. » Entre les avortements survivent deux fils. Un « soir lourd de juillet 51 », Lulu s’imagine, dans une fête foraine, pouvoir boxer contre Jackson, un « colosse noir » : il en meurt. Suzanne et les enfants doivent lui survivre. Elle « a refermé depuis longtemps l’album à la couverture de skaï marron. Depuis la dernière photo sépia de Lucien ».
Ce roman est dès l’abord dédié à et comme placé sous la figure tutélaire, les auspices bienveillants de Marguerite Duras. Elle avait en effet salué, un an auparavant, en 1987, le premier roman de Belloc, Néons, dans un copieux article-entretien paru dans Libération. Elle récidive pour Suzanne avec ce titre, durassien à souhait mais juste : « La nuit sociale ». Nous trouvons ici cet article à la suite du roman, puisque les éditions du Chemin de fer nous offrent, une fois de plus, un volume de très grande qualité (choix du papier, typographie, dossier…). Elle y décrit Suzanne comme une « petite animale d’une grâce sans limite, née et grandie dans la nuit sociale, la plus noire ». Patrick Autréaux, lui, élargit le champ et rend hommage à l’ensemble de la trajectoire de Denis Belloc, à son parcours, à la fois chaotique et météorique : « Comme les saints larrons incertains...

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