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Domaine étranger Les Choses, les gens de Federigo Tozzi

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Valérie Nigdélian

Écrire à même les choses, ou

Après Les Bêtes, publié en 2012 chez Corti, un nouveau recueil de fragments inédits de Federigo Tozzi donne sa forme définitive à la trilogie qu’imaginait l’écrivain siennois avant d’être emporté par la grippe espagnole en 1920. Des « bêtes », des « choses », et des « gens » : ce triptyque dessine un panoptique étrange et flottant, sensible et hésitant, où s’esquisse à travers une prose désarticulée une vision du monde traversée d’élans contradictoires et énigmatiques. En un centre indécidable, Tozzi, « ce collecteur et collectionneur de bribes, fulgurances et autres menues brisures » comme le définit son traducteur, Philippe Di Meo, révèle par touches légères et colorées des rapports impossibles, des mystères insondables, des jeux de miroirs et d’indépassables limites.
Sa prose ondule à la surface des phénomènes et des sensations, niant toute logique narrative, tout lien de causalité, toute linéarité. Mélancolique et impatiente, elle dissout le réel dans le rêve, l’hier dans l’aujourd’hui. Et trace un cercle immense où l’appel irrépressible du printemps (chaleur, croissance, verdeur) vient se perdre dans la promesse assourdie de l’automne (humidité, terre, pourrissement), avant qu’à nouveau, sur le tronc desséché d’un vieux figuier, le bois ne se pare soudain de jeunes feuilles. Leurs motivations secrètes tues – inexpliquées, insues –, le sujet narrateur transforme les faits en indices, symptômes ou allégories d’un monde fluctuant et intérieur : « une écharpe de mer qui semble être une chose sèche », la lune « née depuis les arbres de la côte », l’air « collé à moi comme s’il faisait partie de mes membres et de moi-même ». Et tandis qu’il palpite à l’unisson avec les « choses » et succombe à l’incompréhension vertigineuse que suscitent les silhouettes indéchiffrables des « gens », ce grand corps ouvert vacille : avec « une âme qui ne donne pas d’ombre (…) je n’ai plus rien sur quoi prendre appui ».
Valérie Nigdélian

Traduit de l’italien par Philippe Di Meo, La Baconnière, 210 pages, 19 

Les Choses, les gens de Federigo Tozzi Par Valérie Nigdélian
Le Matricule des Anges n°209 , janvier 2020.
LMDA papier n°209
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